"La société interdit formellement à ses employés de recevoir un paiement ou toute chose de valeur, de toute personne ou entité quelle que soit sa qualité, en contrepartie de l'octroi à ladite personne ou entité d'un avantage matériel ou autre". C'est là, un des passages du nouveau code de conduite édité par la Sonatrach. Ce mea culpa subtilement perceptible, renseigne sur l'importance du préjudice causé obligeant la firme algérienne à rassurer ses partenaires sur l'établissement de ses relations " sur des bases saines et transparentes, conformément aux normes et standards internationaux les plus élevés et selon les règles fondamentales de l'éthique " et à œuvrer à redorer son blason. Mais suffirait-il d'un code de conduite pour éradiquer le phénomène de la corruption ? Sonatrach a-t-elle entrepris de renforcer ses mécanismes de protection et barrer la route à toute tentative malsaine ? Une Sonatrach dont la blancheur s'était maculée et tente de soigner son image de marque ternie par les précédents scandales de corruption. Pour cela son P-DG, M. Nordine Cherouati, compte bien faire faire peau neuve en élaborant un code de déontologie, publié jeudi sur le site internet du géant pétrolier. Ce nouveau " code de conduite " se veut " un engagement de toujours et un élément constitutif de la culture " du groupe. Très affectée par ce qui lui est arrivé, Sonatrach entend " continuer à se montrer digne de la confiance que la Nation place dans ses capacités " et " se doit également de mériter la confiance et le respect de ses clients, de ses partenaires, comme se montrer intransigeante dans la préservation de ses intérêts ". D'ailleurs, les rédacteurs de cette " bible " insistent sur le respect du code de conduite qui est, selon eux, "plus qu'une nécessité, c'est une obligation faite à chacun d'entre nous" en plus "du respect de la législation et de la réglementation algériennes et de celles de tous les pays où Sonatrach intervient". Les responsables sont les premiers à être identifiés et ciblés par cette nouvelle publication. Le code de conduite s'adresse aux " cadre qui assument des responsabilités " et dresse une ligne de conduite dont " l'irréprochabilité " de par " leur intégrité ", rappelant que " la corruption est un acte grave, puni par la loi. Elle amène à des poursuites et à la rupture de la relation de travail ". Néanmoins, ce même code " favorise la descente aux enfers " en ouvrant bien grandes les portes de la délation et de l'inquisition par l'instauration d'une règle faisant que " toute tentative de corruption d'un employé de Sonatrach par un tiers quelconque, doit immédiatement être signalée au Comité d'éthique de Sonatrach ". Comment déterminer un cas de tentative de corruption et qui est capable de le faire ? Celle-ci a le double avantage d'instaurer un climat de suspicion et relève de la défaillance des mécanismes de contrôle interne de l'entreprise. La menace est, d'autant plus grave, puisqu'il est précisé que " dans le cas avéré de la corruption d'un employé de Sonatrach par un tiers quelconque, l'employé peut être révoqué en application du règlement intérieur de la Société " et le tiers concerné ne pourra plus entreprendre une relation commerciale quelconque avec Sonatrach, sans préjudice des poursuites judiciaires qui peuvent être entamées par la Société et ce, dans le respect des lois et règlements en vigueur. Le signe positif que semble présenter ledit code concerne nos entreprises qui vont jouir d'une embellie grâce à la décision de Sonatrach de s'ouvrir aux partenaires nationaux en décrétant " le transfert de savoir-faire vers les autres entreprises algériennes ". Cependant, et de la " révolution " si attendue à la sonatrach après la tornade qui a frappé l'ancien " Etat " dans l'Etat, rien ne fut fait qui pourrait tempérer d'une quelconque ardeur que susciterait cette entreprise qui semble avoir du mal à se prémunir.