Les noms des cabinets de conseils et banques d'affaires ayant répondu à l'appel d'offres lancé par le ministère des Finances pour accompagner l'Etat algérien dans l'opération d'acquisition de l'opérateur de téléphonie mobile Djezzy, ont été dévoilés, mercredi, lors de la séance d'ouverture des plis. Dix concurrents sont en lice pour décrocher le marché de l'évaluation de la société de droit algérien Orascom Telecom Algérie (OTA). La commission d'évaluation des offres devra choisir, dans les prochains jours, parmi les soumissionnaires celui qui se chargera d'estimer la valeur de Djezzy. Les délais proposés par les soumissionnaires pour l'achèvement de l'évaluation d'OTA sont de 2 à 6 mois. En tout état de cause, le gouvernement algérien transmettra son offre à Orascom Telecom Holding, maison mère de Djezzy, au plus tard six mois après la sélection du cabinet de conseil ou la banque d'affaires qui sera connu, selon des indiscrétions, au tout début de l'année prochaine. Donc, comme l'avait annoncé le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de communication, Moussa Benhamadi, les négociations avec OTH seront entamées en 2011 et pas question de céder aux menaces des dirigeants du groupe égyptien de recourir à l'arbitrage international. Le P-DG d'OTH, Khaled Bichara, avait fixé un ultimatum pour la mise en exécution de ses menaces, pour la fin du premier semestre 2011. Et le gouvernement algérien ne semble pas être intimidé, d'autant qu'il persiste dans sa détermination à ne présenter une offre aux propriétaires de Djezzy que sur la base d'un prix fixé par un expert financier et, de surcroît, de renommée internationale. Les déclarations menaçantes d'OTH sont destinées, dit-on, à rassurer les actionnaires. Entre-temps, le groupe égyptien espère un dénouement à l'amiable, en pressant les autorités algériennes de régler ce litige qui tend à s'éterniser et qui risque de capoter la fusion de la maison mère d'OTH, Weather investments, avec le groupe russe Vimpelcom. Ce dernier avait affiché ses craintes quant à l'aboutissement de la transaction. Le P-DG d'OTH estime que, dans l'état actuel des choses, le projet de fusion de la maison mère d'OTH, Weather investments, avec le groupe russe Vimpelcom , a "50% de chances d'aboutir". Mais ce qui est évident c'est que l'affaire qui oppose le groupe égyptien et les autorités algériennes pèse lourdement sur ce projet de fusion et le litige est complexe. En effet, l'Algérie a mis sur la table des négociations le règlement de certaines questions. La concrétisation de l'acquisition par l'Algérie de la société Djezzy est tributaire de quatre conditions. Le groupe OTH doit, d'abord, selon le gouvernement algérien, assainir sa situation fiscale vis-à-vis de l'Etat "pour lequel il est redevable de la somme de 17 milliards de DA". Aussi, il doit régler la dette contractée par OTA auprès d'autres parties en Algérie, dont l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT), ainsi que le paiement de ses dettes envers les autres opérateurs de télécommunications. En tout les cas le dossier de Djezzy n'est pas prêt d'être réglé de sitôt. Le groupe égyptien attend le prix que l'Etat algérien proposera (qui ne doit pas être inférieur à celui fixé par le groupe) sinon il mettra à exécution ses menaces. Yazid F. Les cabinets de conseils et banques d'affaires en lice: RSM (Tunisie) avec une offre financière de 6,58 millions de dollars, le groupement Rothschild (avec 12,55 millions de dollars), Cuturs-Mallet-Prevost-Mosle-LLP (USA - 1,8 million d'euros), Renaissance Capital (GB - 14,36 millions de dollars), HSBC (8,19 millions de dollars), Swicorp (Arabie Saoudite - 6,38 millions d'euros), Grant Thornton (3,6 millions d'euros), Global Investment House (Koweït, 10,43 millions de dollars), Goetz Partners (Allemagne-8,82 millions d'euros), Shearman and Sterling-LLP (France - 2,155 millions de dollars).