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Une commémoration passée inaperçue
32ème anniversaire du décès de Hadj M'hamed El Anka
Publié dans Le Maghreb le 30 - 11 - 2010

Pas de commémoration cette année du 32ème anniversaire du trépas de l'une des figures les plus marquantes de la musique populaire chaâbi, El Hadj M'hamed El Anka. Beaucoup d'institutions culturelles notamment, l'établissement Arts et Culture de la wilaya d'Alger nous ont habitués et c'est l'une de leur vocation à marquer une halte commémorative autour de tous ces noms qui se sont gravés sur les parchemins lyriques de l'Algérie. Cette année donc, point de halte pour faire connaître par un ensemble de rendez-vous comme les colloques, concerts ou autres celui qui continue 32 ans après sa mort, d'inspirer interprètes et talent confirmés de la scène lyrique algérienne. En 2007, à l'occasion du centenaire de El Anka tombé pile lors du grand événement de " Alger, capitale de la culture arabe ", cette figure du chaâbi a été mémorablement célébrée par la sortie d'un coffret de 10 CD comportant les grands succès de l'artiste disparu. L'an dernier à la même date, l'établissement Arts et Culture a organisé une halte en s'épanchant sur pas moins de 21 communes de la wilaya d'Alger pour commémorer cette date d'anniversaire avec un tas de spectacles à son honneur. D'ailleurs, certains des artistes invités étaient consacrés maîtres, d'autres étaient des révélations des dix dernières années, et d'autres encore des voix prometteuses "qui assureront la pérennité de cet art, devenu celui de l'urbanité et de la ville par excellence", précisait alors Arts et Culture. Il y a 32 ans, disparaissait l'un des maîtres incontestés du chaâbi, le 23 novembre 1978, à Alger. Tarbouche rouge, fines moustaches, lunettes épaisses et pommettes saillantes…..Image imperturbable d'une légende de la musique chaâbi. Originaire d'Azzefoun, ce village kabyle qui a aussi enfanté un tas d'artistes connus comme Issiakhem ou encore Tahar Djaout, l'homme qui a fait ses apprentissages artistiques dans les années 1920 aux côtés du maître, Cheikh Nador, ne s'est pas contenté de reproduire les chants religieux des aïeuls, ce qu'on appelle communément El Medh. Non pas qu'il se soit fixé dans ce maghrabi, hérité de la musique sacrée arabo-andalouse, mais il partit au-delà de ses arcanes. Monovocal par excellence, ce style ne sortait pas des jardins flamboyants des bourgeois, défenseurs de la chose sacrée. Issu du peuple, El Anka qui est né en 1907 au cœur d'une Casbah aussi géniale que populaire, aura le génie de bousculer un ordre lyrique profondément ancré dans une société conservatrice et pieuse. La mort en 1926 de Cheikh Nador, le maître absolu des orchestres et des troupes de l'époque, débridera l'élève El Anka qui montera sur le trône de son défunt mentor. Mémoire infaillible, sens aiguisé de l'ouïe, El Anka explorera d'autres espaces musicaux, ceux qui touchent le peuple, ouvrier ou manœuvre, portefaix ou exilé volontaire. El Anka démocratisera cette musique qui fut sacrée, et la rendra ainsi accessible aux petites gens. Les rythmes d'El Anka ne seront plus à sens unique, monovocaux, mais deviendront plus soutenus, plus allégés et plus audibles pour un public chercheur de fraîcheur. El Anka est né le 20 mai 1907, rue Tombouctou pas loin du café mythique, Le Malakoff, de la Basse Casbah. Un café populaire, où les odeurs du thé, de la fumée, et de la mer se mêlent aux qacidates qui narrent indéfiniment la misère, la décrépitude, l'amour et les insoutenables solitudes. Un café maure où s'entassent les hommes à la recherche d'une évasion poétique, d'un secours prosaïque, et de mots attendrissants comme du velours. Instrumentaliste, musicien, chanteur, El Hadj M'hamed El Anka, qui a approché très jeune le tar avant de s'initier à la mandoline, faisait partie de ce petit peuple qui bossait à bout de bras infantiles, afin de ne pas mourir de faim. Les bancs de l'école étant un luxe, El Anka (de son vrai nom Ait Ouarab Mohamed Idir Halo), fera des petits métiers avant de s'intégrer à l'orchestre de maître Nador, versé spécialement dans l'animation des fêtes familiales. Il chantait alors le m'dih, (louanges qui glorifient la vie du prophète Mohamed (QSSSL) et des saints de l'Islam.
Un artiste qui s'est fait tout seul
C'était pendant la deuxième décennie du siècle précédent, en pleine colonisation. La musique étant quelque chose de mouvant, celle que pratiquait El Anka, ne pouvait plus se contenter de l'héritage arabo-andalou dans sa forme " bourgeoise" de musique savante. Une musique précieuse, assez lointaine de la réalité miséreuse du peuple. A peine âgé de 20 ans, El Anka, l'excellent assimilateur, mettra du sang neuf à cette musique devenue quelque peu archaïque. Et le chaâbi, ce nouveau genre, qui sortira des espaces clos des cafés, et qui racontera la réalité miséreuse du peuple, naîtra. Précurseur de ce genre musical qui a, depuis, évolué et est apprécié dans les arènes du monde, El Anka l'immortel laissera, à la postérité, pas moins de 360 qacidates et 130 disques.
Quand il quitte l'école définitivement pour se consacrer au travail, il avait à peine dix ans. C'est sur recommandation de Si Saïd Larbi, un musicien de renom, jouant au sein de l'orchestre de Mustapha Nador, que le jeune M'hamed obtenait le privilège d'assister aux fêtes animées par ce Grand maître qu'il vénérait. C'est ainsi que durant le mois de Ramadhan de l'année 1917, le cheikh remarque la passion du jeune M'hamed et son sens inné pour le rythme et lui permit de tenir le tar (tambourin) au sein de son orchestre. A partir de là, ce fut Kehioudji, un demi-frère de Hadj Mrizek qui le reçoit en qualité de musicien a plein temps au sein de l'orchestre qui animait les cérémonies de henné, réservées généralement aux artistes débutants. C'est en 1927 qu'il participa aux cours prodigués par le cheikh Sid Ahmed Oulid Lakehal, enseignement qu'il suivit avec assiduité jusqu'en 1932. 1928 est une année charnière dans sa carrière du fait qu'il rencontre le grand public. Il enregistre 27 disques 78 chez Columbia, son premier éditeur et prit part aussi à l'inauguration de la Radio PTT Alger. Ces deux événements vont le propulser au-devant de la scène à travers tout le territoire national et même au-delà. Le 5 août 1931, cheikh Abderrahmane Saîdi venait de s'éteindre.
Ce Grand cheikh disparu, El Anka se retrouvera seul dans le genre mdih. C'est ainsi que sa popularité favorisée par les moyens modernes du phonographe et de la radio, allait grandir de plus en plus. Dès son retour de La Mecque en 1937, il reprit ses tournées en Algérie et en France et renouvela sa formation en intégrant Hadj Abderrahmane Guechoud, Kaddour Cherchalli (Abdelkader Bouheraoua décédé en 1968 à Alger), Chabane Chaouch à la derbouka et Rachid Rebahi au tar en remplacement de cheikh Hadj qui créa son propre orchestre. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, et après une période jugée difficile par certains proches du cheikh, El Hadj M'hamed El Anka va être convié à diriger la première grande formation de musique populaire de Radio Alger à peine naissante et succédant à Radio PTT, musique populaire qui allait devenir, a partir de 1946, " chaâbi " grâce à la grande notoriété de son promoteur, El Anka.


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