Le président la Commission de l'Union africaine, M. Jean Ping, a déclaré avoir remarqué "la faiblesse des investissements européens en Afrique, par rapport aux investissements européens dans d'autres parties du monde, en particulier en Asie ... ". M. Peng rapporte, d'ailleurs, au cours d'une conférence de presse conjointe avec le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, à Tripoli, en marge du 3e sommet Afrique-Europe, que "nos partenaire dans le Nord, demandent pourquoi ces investissements européens ne proviennent pas à l'Afrique comme proviennent les investissements de la Chine en terre africaine...". La Chine a massivement investi en Afrique, dans le pétrole, l'exploitation minière et l'industrie, tout en gagnant les coeurs et les esprits avec aides et prêts bonifiés. En réponse à une question sur le phénomène de la migration africaine, M. Ping a souligné que le processus sécuritaire et de police ne résout pas ce phénomène. Et pour résoudre ce problème, il nous faut, dit-il, un apport de cinq milliards de dollars car les armes et les murs ne peuvent arrêter le phénomène de l'immigration. Le président de la Commission africaine a également rappelé que le problème de la migration n'est pas un problème inventé par les Africains. C'est l'Irlande et l'Angleterre qui ont commencé la migration vers l'Europe, les Etats-Unis et l'Australie. La question n'est pas nouvelle et les Africains ne l'ont pas inventée. M. Ping, s'est par ailleurs, déclaré étonné "par les deux poids deux mesures dans le traitement que fait l'autre partie (l'Europe, ndr) quant à ce phénomène dans le contexte de la mondialisation fondée sur la libre circulation des marchandises, des capitaux ". "Si on parle de mondialisation dit-il cela signifie qu'il y a liberté de circulation des marchandises, des biens et des capitaux, alors pourquoi pas la libre circulation également des personnes ? C'est un facteur productif comme d'autres", estime, le président de la Commission de l'union africaine, M. Jean Ping. Concernant le volet partenariat économique, Jean Ping avoue que "nous rencontrons encore des divergences sur les accords de partenariat économique (APE)". Hormis ces divergences, explique-t-il, qui sont nettement moins importantes que celles constatées à Lisbonne (lors du sommet de 2007), "on avance dans la bonne direction. Il y a plus de souplesse de part et d'autre". Il est vrai que les APE sont censés remplacer le régime commercial préférentiel accordé par l'Europe à ses anciennes colonies qui est incompatible avec les règles internationales par l'Organisation mondiale du commerce (OMC). M. Barroso a souligné, de son côté, que l'UE et ses Etats membres versent plus de la moitié de l'aide au développement. "J'appelle de tous mes voeux les pays riches à maintenir, voire à renforcer, leur aide aux pays en voie de développement", a-t-il ajouté. Il a estimé, toutefois, que "jamais un pays n'est passé d'une situation en développement à une situation de développé simplement avec l'aide".