Le président de la Commission de l'Union africaine (UA), Jean Ping, s'exprimant à l'issue d'une réunion consacrée aux mesures visant à atténuer le chômage en Afrique dans le cadre de la nouvelle initiative danoise baptisée "Arica commission", a déclaré que le recul de nouveaux investissements en Afrique, en conséquence de la crise financière globale, est imminent. "L'Afrique n'a pas été touchée directement du fait du manque de connexion au système financier global, mais les répercussions se feront sentir plus tard", a averti M. Ping. Le Premier ministre danois, Fogh Rasmussen, qui a présidé cette réunion d'une journée à Addis-Abeba, a jugé que la crise financière que traverse la planète ne doit pas être utilisée comme prétexte pour bloquer davantage l'entrée des produits africains dans le marché européen. "La crise financière ne doit pas servir de prétexte à la mise en place de mesures protectionnistes. Il est hypocrite de la part de ces pays développés de donner de l'aide aux pays en développement d'autre part et de poser des barrières et obstacles pour les échanges commerciaux d'une part", a-t-il dit. Il a affirmé que le Danemark est clairement dans le camp des partisans du libre-échange. Pour M. Ping, la crise financière est globale et la récession économique qui s'en est suivie dans les Etats riches, risque de déclencher une crise économique plus sévère en Afrique, qui a besoin d'une solution urgente. Une des premières initiatives nécessaires pour freiner le déclin du secteur agricole en Afrique, a-t-il dit, est l'accroissement de toute urgence de l'aide publique au développement (ODA) au continent africain pour, aider à lutter contre la dégringolade économique."La récession économique devrait affecter la demande en matières premières, essentiellement en provenance d'Afrique, et si la demande baisse, les cours vont également décroître. Cette baisse des cours, des volumes et des revenus affectera les investissements", a expliqué M. Ping. Les économies africaines sont essentiellement basées sur l'agriculture, qui représente plus de 40 % de leur produit intérieur brut (PIB). Selon M. Ping, la récession économique réduirait l'entrée de fonds en Afrique, ce qui déboucherait sur la diminution de la création d'emplois. "Nous voulons que les investissements augmentent. Les Etats sont toujours tentés de réduire l'ODA. Nous demandons à ce que les Etats développés ne réduisent pas l'ODA. Nous avons reçu certaines assurances mais il s'agit de déclarations d'intention, nous voulons que l'ODA augmente pour assurer que les investissements en Afrique ne seront pas affectés", a-t-il insisté. Le président de la commission de l'Union africaine réclame des mesures d'aides financières destinées à aider les exportateurs africains qui dépendent de l'Occident, et un accroissement immédiat est nécessaire pour endiguer une récession économique sévère en Afrique, en conséquence de la crise financière internationale qui, a-t-il dit, devrait affecter les exportations agricoles africaines.