L'établissement d'un Etat palestinien indépendant par la négociation aiderait à résoudre le conflit israélo-arabe, a déclaré jeudi le ministre bulgare des Affaires étrangères Nickolaï Mladénov. "La Bulgarie déplore que les pourparlers initiés par les Etats-Unis n'aient pas atteint le résultat escompté", a déclaré M. Mladénov lors d'une conférence de presse avec son homologue israélien en visite Avigdor Lieberman. M. Mladénov a déclaré qu'il estimait que les négociations devaient continuer et qu'elles pourraient finalement aboutir à une résolution du conflit, permettant à Israël de vivre dans la sécurité et la tranquillité avec un Etat palestinien à ses frontières. Aussi d'anciens hauts responsables européens ont appelé l'Union européenne (UE) à adopter des sanctions contre Israël pour son refus de geler la colonisation dans les territoires palestiniens et pour ses violations des lois internationales, rapporte la presse vendredi. Dans une lettre conjointe adressée à l'UE, vingt-six anciens hauts responsables européens ont appelé à des sanctions contre l'occupant israélien qui refuse de se conformer aux lois et résolutions internationales, le pressant d'arrêter ses activités de colonisation dans les territoires palestiniens, selon le quotidien hébreu "Hartz". Ces anciens responsables européens ont vivement critiqué Israël pour son attitude intransigeante à propos de la colonisation, ses dépassements et son refus de respecter les lois internationales. Parmi les signataires du document figurent notamment l'ancien Haut représentant de l'UE pour la politique étrangère et la sécurité commune, l'Espagnol Javier Solana et l'ancien chef du gouvernement espagnol Felipe Gonzalez, selon la même source. A signaler que la persistance d'Israël dans sa politique de colonisation a poussé la partie palestinienne à refuser toute reprise des négociations de paix, avant un arrêt total des activités de colonisation dans les territoires occupés. Jeudi, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon a imputé à Israël la responsabilité de l'échec des pourparlers de paix, relancé le 2 septembre dernier sous la médiation américaine mais bloqués par la poursuite de la colonisation juive. Par ailleurs, les Palestiniens ont multiplié jeudi les efforts et les contacts diplomatiques pour sauver le processus de paix après le recul américain sur la nécessité du gel de la colonisation israélienne, une condition exigée par l'Autorité palestinienne pour poursuivre les négociations directes, alors qu'Israël annonce de nouvelles colonies. Après les déclarations de l'Administration américaine estimant que le gel des colonies n'était pas une base pour poursuivre les discussions directes, les Palestiniens ont réaffirmé jeudi leur rejet de tout compromis sans un arrêt au préalable des activités de colonisation, tandis qu'Israël s'obstine toujours à ignorer les appels internationaux pour mettre un terme à ces activités. Lors de sa visite au Caire consacrée au processus de paix, le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a réitéré aujourd'hui de son intransigeance et celle des Palestiniens au sujet de l'impératif de la fin des colonies. "Tant que la colonisation se poursuit, nous n'accepteront pas de négociations quels que soient les résultats des consultations", a-t-il souligné, précisant avoir informé les Etats-Unis de la position palestinienne. Le président palestinien a insisté à ce propos sur la nécessité d'avoir de "claires références à la paix" et de "présenter tout cela au comité de suivi de la Ligue arabe, puis à la direction palestinienne, et ensuite il y aura une décision" sur l'avenir du processus de paix. Cette question sera centre d'une réunion du comité de suivi de la Ligue arabe en début de la semaine prochaine, pour examiner les alternatives et les options, en vue de s'adapter aux derniers développements, selon le secrétaire général de l'organisation panarabe, Amr Moussa. Dans cette optique, deux hauts responsables palestiniens, le Premier ministre Salam Fayyad, le principal négociateur Saëb Erakat, se sont rendus dans la journée à Washington pour des entretiens séparés avec la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton. Pour sa par l'émissaire américain George Mitchell sera reçu par M. Abbas lundià Ramallah en Cisjordanie. Lors de ces entretiens avec Fayyad et Arekat, la chef de la diplomatie américaine doit expliquer la nouvelle approche des Etats-Unis pour faire sortir le processus de paix de l'impasse, après leur volte-face au sujet des colonies, une position qui a provoqué des remous concernant les capacités réelles de la Maison Blanche à pousser Israël à respecter le droit international. Selon des médias, l'Administration américaine a adressé mercredi un message au président Abbas l'informant de son intention d'organiser des négociations séparées avec les Palestiniens et les Israéliens pour tenter de relancer les négociations de paix. Face au blocage actuel du processus de paix, le Comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) a décidé de tenir vendredi une réunion, présidée par le président Abbas, pour adopter une position avant tout effort américain, arabe ou international concernant l'avenir du processus de paix, a indiqué Hanan Ashrawi, membre de l'organe décisionnel de l'OLP. "Nous devrions aboutir à une politique palestinienne que nous présenterons aux parties concernées afin d'obtenir le soutien pour le droit palestinien", a-t-elle précisé. Pendant que les Palestiniens redoublent d'efforts en faveur de la paix, Israël continue sa politique dilatoire en ignorant les recommandations de la communauté internationale qui réclame la fin des colonies pour poursuivre les négociations de paix. Devant le recul américain, l'occupant israélien avance toujours pour s'accaparer plus de terres palestiniennes, en annonçant un projet de construction de 417 maisons dans des colonies en Cisjordanie occupée, ainsi que 130 autres unités d'habitation à El-Qods. Cette poursuite accrue de la colonisation a été accueillie avec "regret" par le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, qui a imputé à Israël la responsabilité de l'impasse à laquelle est confronté actuellement le processus de paix au Proche-Orient. Ban Ki-moon a appelé le gouvernement israélien à geler toutes les activités de colonisation dans les territoires palestiniens occupés, y compris El-Qods-Est, en estimant qu'il est "plus important que jamais de promouvoir une solution négociée à deux Etats". De son côté, l'envoyé spécial des Nations unies au Proche-Orient, Robert Serry a fait part de son inquiétude face à l'entêtement d'Israël qui fait sourde oreille aux appels du Quartette international, à mettre un terme à la colonisation juive qui est "contradictoire à la Feuille de route et aux lois et résolutions internationales". Serry a également mis en garde contre une "crise de confiance" qui menace les discussions de paix israélo-palestiniennes en cas de poursuite de la colonisation.