Israël est bien décidé à torpiller la relance des pourparlers de paix directs initiée sous le parrainage de Washington. Ainsi, malgré les avertissements des palestiniens , Israël a repris hier matin les travaux de construction dans des colonies de Cisjordanie occupée quelques heures à peine après l'expiration du moratoire de dix mois, rapportent des médias. Des bulldozers s'activaient notamment dans l'implantation d'Adam dans le nord de la Cisjordanie où une trentaine de logements doivent être construits, selon la même source. Les constructions doivent reprendre en outre dans au moins huit autres implantations dont la ville d'El Khalil. Le moratoire sur la colonisation israélienne, décrété le 25 novembre 2009, a pris fin dimanche à minuit (22H00 GMT). Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait déjà exclu de le prolonger, tandis que le président palestinien Mahmoud Abbas avait répété dimanche que les négociations de paix seraient "une perte de temps" si Israël ne maintenait pas le gel de la colonisation. Washington avait proposé une prolongation de trois mois du moratoire, le temps de parvenir à une entente sur les frontières, formule que soutiennent les négociateurs palestiniens, selon des sources palestiniennes. Les pourparlers directs entre le président Mahmoud Abbas et Benjamin Netanyahu avaient repris le 2 septembre à Washington et se poursuivent par une série de rencontres à différents niveaux. L'Autorité palestinienne insiste sur la nécessité de voir ces négociations aboutir à la création d'un Etat palestinien indépendant et sur l'arrêt total de la colonisation israélienne dans tous les territoires occupés. Aussi, Nabil Abou Roudeinaa, porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas a indiqué hier que la décision officielle sur la poursuite des négociations directes israélo-palestiniennes ne sera connue qu'après consultation des pays arabes et pas avant le 4 octobre. "Il n'y aura pas de réponse officielle sur la poursuite des négociations de paix avec Israël avant le 4 octobre", a précisé M. Abou Roudeina à Paris. "Ce jour-là, le président Abbas consultera les pays arabes et reviendra devant la direction palestinienne pour prendre la bonne décision, pour rendre la bonne réponse", a souligné le porte-parole. La décision des ministres arabes des Affaires étrangères de tenir cette réunion est intervenue à l'issue de leur rencontre samedi à New York en marge des travaux de l'Assemblée générale de l'ONU en présence du président palestinien Mahmoud Abbas, a précisé la même source dans une déclaration à l'APS. Lors de cette réunion, M. Abbas a fait part aux ministres des développements des négociations en cours entre Palestiniens et Israéliens sous l'égide des Etats Unis d'Amérique. La réunion a également examiné la coordination de la position arabe concernant les questions soumises aux travaux de l'Assemblée générale de l'ONU. Selon la même source, la date de la réunion du comité de l'ini tiative arabe de paix "n'est pas définitive". Des concertations intenses sont en cours entre le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, et le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères qatari, cheikh Hamad Ben Djassem, pour la préparation de cette réunion. Le président de l'Autorité palestinienne avait annoncé auparavant que le comité arabe de suivi tiendra une réunion au Caire le 4 octobre à sa demande pour l'examen de la poursuite des négociations avec Israël. Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, était en visite dimanche à Paris, par ailleurs, le président français Nicolas Sarkozy a estimé,hier, que la colonisation israélienne en Cisjordanie "devait cesser" et a "déploré" la fin du moratoire décrété il y a dix mois à ce sujet par Israël, lors d'une conférence de presse avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. "Nous avons regretté que les appels unanimes afin de prolonger le moratoire israélien sur la colonisation n'aient pas été entendus, je le déplore", a déclaré Nicolas Sarkozy à l'issue d'un déjeuner avec Mahmoud Abbas. "Ce gel existait depuis huit mois et il fallait le maintenir pour donner toutes ses chances à la négociation. Je le dis devant le président Abbas, la colonisation doit cesser", a-t-il ajouté, confessant son "inquiétude de voir le processus lancé le 2 septembre (...) risquer de s'interrompre". Nicolas Sarkozy a indiqué avoir pris bonne note des déclarations du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou appelant les colons à faire preuve de "retenue" mais les a jugées "insuffisantes". "Elles vont dans le bon sens, même si elles ne suffisent pas", a-t-il déclaré.