Le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, est à Quito (Equateur) où il doit participer, aujourd'hui, aux travaux de la 158e conférence extraordinaire des ministres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Cette réunion ministérielle sera notamment consacrée 'à l'examen de la situation du marché pétrolier mondial et ses perspectives. Le cartel pétrolier s'achemine dans ce sens vers la reconduction de ses quotas de production . selon le président de la Compagnie nationale de pétrole de Libye (NOC), Choukri Ghanem, "aucun changement n'est attendu, absolument aucun, concernant la production" des membres de l'organisation lors de cette réunion. Alors que la demande mondiale de pétrole se renforce, "le marché reste extrêmement bien approvisionné" et l'Opep "ne modifiera pas sa production", a ajouté le chef de la délégation libyenne. La récente envolée des cours du brut, qui ont franchi cette semaine à New York le seuil des 90 dollars le baril pour la première fois depuis octobre 2008, ne devrait pas modifier la donne. "Nous ne nous plaignons pas (de tels prix), et je pense même que nous devrions profiter encore un peu plus de la compensation" offerte par des cours du baril plus élevés "pour compenser l'effritement du dollar et la hausse des prix des matières premières" qui en résulte, a-t-il expliqué. L'Arabie saoudite, avait jugé "confortable" une fourchette de prix située entre 70 et 90 dollars. De son côté, Choukri Ghanem avait lancé, lors de la dernière réunion de l'organisation mi-octobre à Vienne, qu'il "aimerait voir le prix (du baril) à cent dollars". Selon lui, la récente dépréciation du dollar annule les gains de la hausse des cours du brut pour les pays producteurs, car elle tire vers le haut non seulement les prix du pétrole mais aussi ceux des autres matières premières dont les denrées alimentaires: "au final, notre revenu réel se détériore", avait fait valoir Choukri Ghanem. Il faut également savoir que l'Opep a relevé très légèrement sa prévision de demande de pétrole pour 2011, et jugé que le niveau élevé des réserves et des capacités excédentaires permettraient de parer à toute éventualité. "Etant donné le niveau actuel des réserves excédentaires, les vastes capacités non-utilisées de production et de raffinage, le marché devrait être en mesure d'amortir toute hausse brutale de la demande ou perturbation de l'offre", estime l'Opep dans son dernier rapport mensuel. Selon l'Opep, la demande augmentera de 1,18 million de barils par jour (bpj) en 2011, soit 10.000 de plus qu'estimé un mois auparavant. L'offre venant de pays hors Opep est estimée pour l'année prochaine à 52,62 millions de bpj, 100.000 barils de plus que précédemment. Globalement, la demande mondiale devrait atteindre 87,11 millions de bpj, 160.000 bpj de plus que l'évaluation précédente. La demande de pétrole de l'Opep est estimée pour 2011 à 29,24 millions de bpj, après 28,93 millions de bpj en 2010. L'Opep produit actuellement autour de 29 millions de bpj, selon une enquête menée par Reuters. Les 12 pays membres de l'Opep, qui représentent 40% de l'offre mondiale de brut, devraient décider samedi de maintenir inchangés leurs quotas de production et fixés à 24,84 millions de barils par jour (mbj).