Cette 158e conférence extraordinaire, consacrée notamment «à l'examen de la situation du marché pétrolier mondial et ses perspectives», selon un communiqué du ministère de l'Energie et des Mines, devrait très probablement déboucher sur un nouveau maintien des quotas de production de l'Opep, à en croire des déclarations de membres de l'Organisation. Jeudi, le secrétaire général de l'Opep, Abdallah Al-Badri, a jugé «équilibré» le marché du pétrole, laissant entendre que les ministres des 12 Etats membres de l'Opep allaient opter pour un statu quo de la situation actuelle. A cet effet, il a souligné que l'Opep n'agirait que si des changements radicaux étaient observés sur l'offre et la demande. «Si les cours atteignent 100 dollars à cause de la spéculation, l'Opep ne fera rien. L'Opep n'agira qu'en cas de problème sur les fondamentaux», a-t-il affirmé. De son côté, le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, qui représentera l'Algérie à cette réunion, estimait que les prix du pétrole se situent à «un bon niveau». «Les prix du pétrole sont bons. J'espère qu'ils vont se maintenir à ces niveaux», avait-il déclaré en marge d'une rencontre organisée lundi dernier à Alger par le groupe Sonelgaz. Le ministre vénézuélien du Pétrole et de l'Energie, Rafael Ramirez, estimait, pour sa part, «équitable» un prix du pétrole à 100 dollars le baril. Selon lui, un tel prix serait supportable par l'économie mondiale. «Nous pensons que le prix équitable du pétrole est de 100 dollars (le baril) et nous estimons que l'économie mondiale supportera ce prix», avait assuré M. Ramirez dans une déclaration à la presse à Doha où il avait assisté à une réunion du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG). Le président de la Compagnie nationale de pétrole de Libye (NOC), Choukri Ghanem est allé, hier, dans ce sens en déclarant : «Aucun changement n'est attendu, absolument aucun, concernant la production des membres de l'organisation lors de cette réunion». Alors que la demande mondiale de pétrole se renforce, «le marché reste extrêmement bien approvisionné» et l'Opep «ne modifiera pas sa production», a ajouté le chef de la délégation libyenne. «Nous ne nous plaignons pas (de tels prix), et je pense même que nous devrions profiter encore un peu plus de la compensation» offerte par des cours du baril plus élevés «pour compenser l'effritement du dollar et la hausse des prix des matières premières qui en résulte», a-t-il expliqué. Selon lui, la récente dépréciation du dollar annule les gains de la hausse des cours du brut pour les pays producteurs, car elle tire vers le haut non seulement les prix du pétrole mais aussi ceux des autres matières premières dont les denrées alimentaires : «Au final, notre revenu réel se détériore», avait fait valoir Choukri Ghanem. L'Equateur, qui préside le cartel cette année, passera alors le relais pour 2011 à l'Iran, frappé par des sanctions internationales en raison des soupçons planant sur son programme nucléaire. Lors de sa dernière réunion, tenue en octobre à Vienne, l'Opep avait maintenu inchangés ses quotas de production à 24,84 millions de barils par jour depuis le 1er janvier 2009.