La polémique enfle autour des raisons de l'absence de l'Algérie à la réunion de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (CICTA), tenue en novembre à Paris. Hier encore, le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques est revenu à la charge réaffirmant sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale que la délégation algérienne n'a pu se rendre à Paris faute de visas. "Nous avions introduit des demandes de visas en date du 10 novembre et nous n'avions reçu aucune réponse. Il se trouve que nous n'avons de problèmes de délivrance de visa qu'avec le consulat de France. Nos demandes de visas (dans le cadre des missions) pour l'Espagne et l'Italie sont satisfaites au bout de trois jours", a-t-il indiqué. La veille, l'ambassade de France à Alger avait publié un communiqué démentant formellement les propos avancés jusqu'à présent autour de cette question estimant que "le consulat général de France à Alger ne peut que constater qu'aucun dossier de demande de visa n'a été déposé par ces personnes. En liaison avec le ministère des affaires étrangères algérien, les autorités diplomatiques et consulaires françaises traitent toujours dans les meilleurs délais les demandes de visa déposées par les membres des délégations officielles algériennes devant se rendre en France" Polémique ou pas, force est de constater qu'il y a un couac sur le font diplomatique. Néanmoins, le désormais " dossier des visas", ne doit en aucun cas occulter l'échec de la politique de développement de la pêche en Algérie. Et les propos du ministre en charge du secteur sont plus qu'édifiants. Ainsi, au moment où de nombreuses nations ont ouvert les hostilités pour s'accaparer le maximum de quotas de pêche d'un poisson en voie de disparition, et dont l'exploitation revêt un caractère de plus en plus stratégique, M. Abdallah Khanafou lâche une déclaration insolite : "le thon n'intéresse pas les Algériens". Mieux encore, le ministre qui a tenté de minimiser l'impact économique de la perte du quota de pêche algérien, a estimé que cela ne coûte à l'Algérie que "7 milliards de dinars" , soit environ 1 million de dollars ! Ce qui n'est pas rien lorsqu'on pense au financements que l'on doit débloquer pour la modernisation de la flottille de pêche et l'acquisition de nouveaux thoniers par exemple. Aussi, l'Algérie qui ne dispose que de 14 thoniers, peine à pêcher ses quotas. Et là encore, c'est l'aveu d'échec du ministre de la Pêche. M. Khanafou a rappelé que l'Algérie "n'avait pas pu pêcher son quota de thon l'année passée à cause du manque de bateaux adéquats ".