"La plupart des entreprises intervenant dans le secteur de l'habitat sont faibles et incapables de s'occuper des grands projets", £a affirmé hier le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, M. Noureddine Moussa. S'exprimant en marge des travaux de la 9e session de l'Assemblée générale statutaire des promoteurs immobiliers adhérant au Fonds de garantie et de caution mutuelle de la promotion immobilière (FGCMPI), le ministre a ainsi reconnu l'incapacité de nos entreprises à relever les grands défis. "Il existe seulement 400 entreprises qui relèvent de catégorie allant de 5 à 9, soit des entreprises moyennes", a-t-il estimé, précisant que le nombre d'entreprises intervenant dans le secteur avoisinerait 31.000 dont 16.000 sont de petite taille. Partant de ce constat, Noureddine Moussa, prône l'approche du regroupement des entreprises pour remédier à ces insuffisances. Selon lui, il est temps que les intervenants du secteur se constituent en groupes homogènes et pluridisciplinaires. "Et que chacun fasse son métier", tonne-t-il. "Ce n'est pas normal qu'un architecte présente son projet et ensuite le soustraite avec les autres intervenants. Nous ne pouvons pas continuer comme ça !", a poursuivi le ministre, qui présente le projet de loi sur la promotion immobilière comme la première phase du retour à l'ordre du secteur de l'habitat. Selon le ministre, il n'y a que le cadre législatif qui peut délimiter les responsabilités de chaque intervenant dans le secteur de l'habitat. "On a donné la priorité à la promotion immobilière, ensuite on s'attaquera au dossier de la maîtrise d'œuvre qui est actuellement ouvert au ministère de l'Habitat", a-t-il affirmé, rappelant que le projet de loi sur la promotion immobilière, visant un meilleur encadrement de l'activité de promotion immobilière, est actuellement chez les députés de l'Assemblée populaire nationale (APN) où il sera éventuellement enrichi et amendé. "Le flou qui règne dans le secteur engendrant le prolongement des délais de réalisation et des coûts et par conséquent, le renchérissement du prix de logement seront résolus dans le cadre du projet de loi sur la promotion immobilière", a-t-il promis. Dans ce sens, Noureddine Moussa annonce la mise en place prochaine d'un dispositif de contrôle destiné à la protection des acquéreurs des pratiques malsaines de certains promoteurs sans scrupule qui n'hésitent pas à spéculer sur le prix d'acquisition du logement. Le ministre a également annoncé que les promoteurs immobiliers seront soumis à l'obligation de s'occuper de la gestion du bâti en copropriété durant 2 ans à partir de la date de réalisation du logement. Notons, cependant, que durant le débat ayant succédé à la présentation du bilan d'activité du FGCMPI, le ministre a fustigé les opérateurs qui alimentent la spéculation sur le marché des matériaux de construction et plus particulièrement le ciment. "Ceux qui approvisionnent les chantiers des grands projets en ciment conditionné (sac) sont loin d'être des entrepreneurs", s'est-il emporté, en les qualifiant de "bricoleurs". Le ministre n'a pas également manqué de battre en brèche les doléances des opérateurs du secteur qui dénoncent le manque de qualification de la main-d'œuvre locale, en affirmant que les opérateurs étrangers du secteur jugent que la main-d'œuvre algérienne est "compétente". "Il suffit juste de lui offrir les conditions de travail".