Blocage Washington a barré la route à un nouveau projet de résolution condamnant Israël à propos de la construction du mur. Les Etats-Unis ont mis, hier soir, leur veto au Conseil de sécurité de l'ONU à un projet de résolution condamnant la construction par Israël d'une «ligne de sécurité» en Cisjordanie. Ce projet, déposé par la Syrie au nom du groupe arabe, a obtenu dix voix sur les quinze membres du Conseil, une de plus que la majorité minimum requise. Mais il a été bloqué par le veto américain. Quatre pays, l'Allemagne, la Grande-Bretagne, la Bulgarie et le Cameroun, se sont abstenus lors du vote. Le texte qualifiait la ligne de sécurité israélienne d'«illégale aux termes de la loi internationale» et demandait que sa construction soit «arrêtée et inversée». L'ambassadeur américain John Negroponte a justifié son recours au veto en affirmant que le texte présenté «n'était pas équilibré et ne condamnait pas le terrorisme en termes explicites». «Une résolution du Conseil de sécurité qui se concentre sur la frontière ne permet pas de progresser vers l'objectif de parvenir à la paix et à la sécurité dans la région», a-t-il ajouté. C'est la 78e fois que les Etats-Unis bloquent le passage d'un projet de résolution condamnant Israël au Conseil de sécurité.Outre la condamnation du «mur», le projet de résolution réaffirmait l'opposition du Conseil de sécurité «à toutes les activités de colonisation dans les territoires occupés et toutes les activités impliquant la confiscation de terres et leur annexion de fait». La plupart de la quarantaine d'orateurs qui ont pris part au débat public du Conseil avaient relevé, comme l'ambassadeur de France, Jean-Marc de La Sablière, «l'importance vitale» de la question du «mur» «pour l'avenir du règlement israélo-palestinien». «Il est de la responsabilité du Conseil, avait déclaré M. de La Sablière, de réagir par l'adoption d'une résolution qui marque son opposition à la construction du mur selon le tracé choisi ; tracé illégal au regard du droit international et dont les conséquences humanitaires et politiques sont gravissimes et inadmissibles.» Le premier à prendre la parole, le représentant palestinien Nasser El-Kidwa avait dénoncé la ligne de sécurité comme un «mur expansionniste de conquête illégale», qui va de pair «avec les activités de colonisation israélienne (...) absolument interdites par la 4e Convention de Genève». Ce dernier a indiqué, en marge du Conseil, qu'il soumettrait la résolution rejetée à une session extraordinaire de l'Assemblée générale de l'ONU.