Le million de documents piratés puis diffusés sur WikiLeaks suscite des questionnements. Indépendamment du contenu des câbles et des motivations de M. Assange, on se demande, pour ce qui concerne notre pays, si les réseaux informatiques des institutions sont suffisamment sécurisés ? M. Abdelaziz Derdouri, spécialiste dans la sécurité des réseaux informatiques, a soulevé le problème lors d'une conférence qu'il a donnée, hier, au Forum du quotidien Echaâb. Si le conférencier a laissé son auditoire sur sa soif de savoir, l'attaque qui avait ciblée récemment le site web de l'ambassade d'Algérie à New York révèle, en revanche, la vulnérabilité des réseaux informatiques algériens. Cette fragilité se manifeste également au niveau des médias. Des quotidiens et des sites d'informations ont été assailli, par des hakers étrangers. Ces épisodes méritent d'être mis en avant. D'autant plus que la guerre cybernétique a pris des proportions universelles. Il a été avancé au cours des débats du journal Echaâb, que les intrusions dans les réseaux informatiques des institutions et des entités économiques sont l'œuvre de cercles qui "veulent investir dans la sécurité informatique". M. Derdouri a montré, images à l'appui, des programmes informatiques "malveillants" qui se vendaient sur le web. Ces logiciels permettent aux simples internautes de lancer une attaque virale par le simple fait de taper l'adresse du site que l'on veut endommager. Selon des chiffres glanés par le conférencier, la cybercriminalité a causé aux entreprises américaines des pertes estimées à 54 millions de dollars, en 2009. Plus loin encore, des Etats, soucieux de la sécurité de leurs bases d'informations, ne s'équipent plus de l'étranger. On a cité, en ce sens, l'annulation par l'Inde d'un contrat portant achat d'équipements téléphoniques fournis par une entreprise chinoise. La sécurité commence, estime M. Derdouri, en "fabriquant soi-même le matériel utilisé dans les infrastructures stratégiques". Et comme cette option n'est pas à l'ordre du jour pour ce qui concerne le cas Algérie, le conférencier suggère aux institutions algériennes de s'équiper auprès de fournisseurs n'ayant pas une mauvaise réputation.