«Manipulation ou pas ? Tel ne sera pas mon propos», affichera d'emblée Derdouri Abdelaziz, le directeur général de la Société de sécurisation du réseau informatique en entamant sa conférence sur «WikiLeaks», cette «fuite du siècle, en prenant le soin de nuancer sa position sur cette question qui retient en haleine le monde entier. «Si manipulation il y a, elle a eu lieu après, compte tenu de l'énorme préjudice porté au département américain», dit-il avant de donner un «cours» magistral sur la sécurité des équipements informatiques et le coût de l'absence de cette… sécurité. «Les intrusions ont provoqué en 2008 des pertes globales de 1000 milliards de dollars. En 2009, les 138 plus grandes compagnies US ont perdu 54 milliards», dit-il en prenant le soin de suggérer à ceux qui militent pour le «e. gouvernement» de tempérer leur ardeur. «Il faut, au préalable, former des techniciens à même de tirer des enseignements des intrusions actuelles et de protéger les systèmes informatiques de nos pays qui sont vulnérables. Même devant un seul individu qui peut attaquer et seul un Etat», dit-il. Terrorisme High Tech ? «Oui» à en croire Joe Biden, vice-président américain et Sarah Palin la candidate républicaine à la vice-présidence des Etats-Unis en 2008 qui suggère aux pouvoirs publics de «traquer» Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks et Bradley Manning, le sergent analyste de 23 ans présenté comme l'auteur des fuites comme des «activistes» et le site qui a livré plus d'un million de scoops en 2010 comme Al Qaeda. Début de guerre cybernétique, semble suggérer le conférencier qui a épinglé au passage les Américains qui explorent les voies légales pour poursuivre Julian Assange, y compris en déterrant la loi contre l'espionnage datant de 1917. «Quand Google a eu des problèmes avec la Chine, ils ont crié à la censure», rappelle-t-il en se félicitant de la position des partisans de la liberté de la presse : ils ont offert au site par lequel le scandale est arrivé plus de 1000 sites miroirs pour continuer à exister et diffuser ses câbles. Lors des débats, tous les intervenants ont été unanimes à dire que ces câbles ne sont pas des fuites comme «on» a tendance à le croire mais une manipulation grandeur nature des services américains visant les pays arabes et musulmans. Comme l'a fait George W. Bush dans son projet sur le Grand Moyen-Orient.