L'armée patrouillait hier la ville de Jos, dans le centre du Nigeria, pour éviter la propagation de nouvelles violences après une série d'attentats à la bombe qui ont a fait plusieurs dizaines de morts. Trente-deux personnes ont été tuées et 74 blessées vendredi, dont beaucoup faisaient leurs courses à la veille de Noël, dans sept explosions à Jos, à la limite entre le nord majoritairement musulman et le sud principalement chrétien, selon la police. Une église a également été visée, selon le gouverneur local. Les autorités tentent d'empêcher une extension des troubles dans une région régulièrement théâtre d'affrontements intercommunautaires et où l'approche des élections, prévues en avril, a fait monter la tension. Le chef d'état-major de l'armée, le général Azubuike Ihejirika, a estimé que les attentats de Jos, sans précédent, changeaient la donne dans la région. "Le recours à des bombes ajoute une dimension terroriste" a-t-il dit à Port Harcourt, dans le sud, cité dimanche par les médias locaux, alors que les violences dans le centre du Nigeria opposaient jusqu'à présent les communautés chrétienne et musulmane dans un cycle d'attaques et représailles mais n'incluaient généralement pas d'attentats à l'explosif. A Jos, capitale de l'Etat du Plateau, des soldats ont été déployés massivement et on les voyait dimanche arrêter et fouiller des voitures. En plus des attentats de Jos, des membres présumés de la secte islamiste Boko Haram ont attaqué, également vendredi, trois églises dans la ville de Maiduguri, dans le Nord, incendiant l'une d'elles et faisant six morts, selon l'armée. Aucun lien n'a été dans un premier temps établi entre ces différentes violences. Dans une première réaction, le président nigérian, Goodluck Jonathan, a promis samedi de faire traduire en justice les responsables d'attentats "qui ont tué de nombreux Nigérians innocents, tant chrétiens que musulmans" à Jos. Des attentats à la bombe ont fait au moins 32 morts et 74 blessés à la veille de Noël vendredi soir à Jos, dans le centre du Nigeria, théâtre de violents affrontements entre chrétiens et musulmans, a déclaré samedi un responsable local. Des attentats contre deux églises dans le nord du pays ont par ailleurs fait six morts. Lire la suite l'article Selon un porte-parole de la police, Mohammed Lerama, des bombes ont explosé à intervalles rapprochés en quatre endroits différents de Jos, faisant 32 morts et 74 blessés. Les attentats n'ont pas été revendiqués. Dans le nord du pays, des membres d'une faction islamiste, Boko Haram, ont attaqué deux églises de la localité de Maiduguri, faisant six morts selon le chef de la police locale, Mohammed Abubakar. Maiduguru est située à 520km au nord-est de Jos, et la police n'établit pas de lien entre les attentats perpétrés dans les deux villes.