Bonne nouvelle pour la cinémathèque algérienne : ce haut lieu où l'on diffuse et où l'on préserve des quantités de films qui font partie du patrimoine cinématographique algérien, va bientôt s'enrichir avec une nouvelle production: " Les diseurs de vérité ". Un film signé en 2000 par Karim Bachir Traïdia qui lui-même, a annoncé cette bonne nouvelle. Une copie donc de ce film sera offerte à la cinémathèque algérienne, avec bien évidemment ; toute la gratitude du réalisateur. "Je suis très content d'apprendre la réouverture ces jours-ci de la cinémathèque algérienne d'Alger et c'est à ce titre que j'ai décidé d'offrir une copie de mon film pour enrichir sa filmographie", a-t-il dit en marge du Festival international du film arabe d'Oran, clôturé jeudi. Le long métrage "Les diseurs de vérité" où joue le grand comédien Sid Ahmed Agoumi, a décroché le prix du meilleur film à Valence (Espagne) et les prix du meilleur acteur, du public et du jury à Carthage (Tunisie), a-t-il rappelé. Pour avoir un avant-goût de ce film, voici son synopsis : "Sahafi est un journaliste algérien dont les colonnes courageuses et satiriques mettent sa vie en danger, dans son pays. Après avoir échappé, par miracle, à plusieurs attentats, il se rend, un jour, pour une table ronde, aux Pays-Bas. Il y retrouve un ami, Madjid, qui lui conseille vivement de profiter de l'occasion pour réclamer l'asile politique. Il repousse avec humour cette éventualité et rentre au pays… Le cinéaste mêle alors réalité et fiction, en une danse plutôt macabre, autour de la vie de Sahafi. Interprètes : Sid Ahmed Agoumi, Mireille Perrier, ce film revient en fait sur les terribles événements qu'ont vécus particulièrement les journalistes et les gens de la culture pendant la décennie noire. Originaire de Annaba, ce réalisateur établi en Hollande depuis plus de 20 ans, est connu pour avoir réalisé cinq longs métrages dont "La fiancée polonaise" qui a été nominé pour les Golden Globe en 1998-99.Parmi ses projets, il compte réaliser un film en co-production sur l'histoire d'un village de sa région natale pendant la guerre de Libération nationale. Un réalisateur intrépide Né à Annaba , Karim Traïdia est diplômé de la NFTVA, école de cinéma d'Amsterdam. Il a réalisé plusieurs courts métrages avant de signer son premier long métrage, La Fiancée polonaise, en 1998, présenté à la " Semaine de la Critique " au Festival de Cannes la même année. Cette fiction typiquement " hollandaise " reçoit le Veau d'Or, un trophée (l'équivalent du César français) décerné au titre du meilleur film. Nominé ensuite aux Golden Globe Awards à Los Angeles en 1999 dans la catégorie du meilleur film étranger, "La Fiancée polonaise" rate de peu une nomination aux Oscars. Karim-Bachir Traïdia a réalisé, en outre, de nombreux courts et moyens métrages de fiction et des documentaires dont "L'échec" présenté au festival de Montpellier (France) en 1992.
Karim-Bachir Traïdia est frère de l'humoriste Hakim Traîdia, qui a été chargé de la réalisation d'un long-métrage sur Jan Jansen van Haarlem, plus connu sous le nom de Mourad Raïs immortalisé par la commune de Bir- Mourad Raïs à Alger. Et même s'il s'agit d'une fiction, c'est l'historien d'origine turc Mehmet Tutuncu qui aura à apporter la caution scientifique à ce projet culturel largement inspiré de l'historiographie existante. Car, en réalité, on sait très peu de choses de la vie de Mourad Raïs si ce n'est qu'il vécut jusqu'à un âge vénérable, et que malgré une vie intrépide, il s'est éteint dans son lit. Il faut savoir qu'entre le XVI éme et le XVIIéme siècle, l'Algérie disposait de la plus puissante flotte maritime en Méditerranée. Une cinquantaine de ses amiraux étaient d'origine hollandaise. Les plus illustres étaient Soliman Raïs de son vrai nom De Veenboer, Simon De Danser et enfin Mourad Raïs de son vrai nom Jan Jansen ou selon différentes versions Janse, Jansz ou Janszoon. Dernièrement, à l'occasion de la publication du premier ouvrage en néerlandais sur la question du Sahara Occidental, " De laatste kolonie van Afrika, reizen door de Westelijke Sahara " (La dernière colonie d'Afrique, voyages au Sahara Occidental) de Nicolien Zuijdgeest, son film sur les campements des réfugiés Sahraouis a été projeté à l'Institut Tropical Royal à Amsterdam ; suivi d'un débat autour du plus grand tabou du Maroc. Son prochain film sur Mourad Raïs va permettre au public tant algérien que néerlandais, de renouer avec la piraterie, la vraie. Une manière de se déconnecter de l'actualité de la nouvelle piraterie que nous imposent aujourd'hui les traders et " les hackers " qui, eux, naviguent sur l'océan mondial du web. A attendre vivement.