Les agriculteurs bénéficiant du soutien de l'Etat en matière d'irrigation seront soumis à un contrôle rigoureux de la police des eaux. "Pas moins de 438 agents qualifiés seront "très prochainement'' mobilisés pour veiller à la protection du domaine hydraulique du pays", a affirmé, avant-hier, Merrah Zidane, secrétaire général du ministère des Ressources en eau, dans une déclaration à l'APS en marge d'un regroupement régional à l'Est pour l'examen de la politique de l'eau pour la période quinquennale 2010-2014. Ces unités de police, faut-il le rappeler, étaient constituées, en 2009, de 161 agents répartis sur quelques wilayas du pays. Ce nombre a été renforcé en 2010 par 438 agents qui seront affectés dans les filiales des Directions de l'hydraulique au niveau national, notamment dans les régions où les ressources hydriques sont en proie à des utilisations abusives. Le ministère des Ressources en eaux veut, à travers une démarche de rationalisation des eaux d'irrigation, réduire voire venir à bout du gaspillage qui a atteint des "seuils alarmants". Le SG du ministère annonce, dans ce sens, la mise en place prochaine d'un ''programme de régularisation des forages illégaux" qui donnera lieu à l'installation de compteurs dans chaque forage pour déterminer avec ''exactitude'' les véritables besoins exprimés par les agriculteurs en eau d'irrigation. Cette démarche devra également permettre aux responsables concernés d'élaborer un plan d'action visant la "reconstitution" des nappes dont le niveau connaît une "relative" baisse à travers plusieurs régions du pays, a souligné M. Merrah. Evoquant l'état des lieux de l'utilisation des eaux d'irrigation, ce responsable a indiqué que dans certains périmètres, des agriculteurs procèdent à l'exploitation de plus de 30 m3/hectare, alors que la normale exige seulement 15 m3/hectare. Dans ce même contexte, il a indiqué que la rationalisation de l'utilisation de l'eau d'irrigation passe par l'explication de la mécanique des nappes que les agriculteurs sont appelés à maîtriser parfaitement. Ce "détail" revêt un intérêt capital dans la relation hydraulique-agriculture, puisqu'il permet une meilleure gestion des ressources en eau tout en sécurisant l'existant. M. Merrah a révélé que l'Algérie possède un potentiel d'environ 600 millions de m3 d'eaux usées, qui doit être exploité de manière rationnelle afin de permettre un approvisionnement équilibré en eau d'irrigation susceptible de développer davantage le secteur de l'agriculture. Il a, par ailleurs, affirmé qu'il a été procédé à l'identification de plusieurs sites potentiels pour la réalisation d'ici 2014 de retenues collinaires. Le développement et la réhabilitation du périmètre irrigué dans la région est du pays bénéficiera de la proximité du barrage de Béni Haroun puisque, a-t-il souligné, pas moins de 42.000 hectares de terres agricoles seront irrigués, dans le courant de ce quinquennat, à partir de ce barrage. Environ 36 000 hectares de la plaine sétifienne seront également irrigués durant cette même période, a fait savoir le même responsable. De son côté, le secrétaire général du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, Sid Ahmed Ferroukhi, a indiqué qu'un objectif visant l'irrigation d'ici 2014 d'un périmètre de 1,6 million d'hectares de terre a été arrêté au titre de ce "jumelage" entre les deux ministères des Ressources en eau et de l'Agriculture et du Développement rural. Il a annoncé qu'un dispositif de soutien du système de goutte-à-goutte, sera prochainement dégagé pour assurer la sécurisation de 70% de la production agricole.