Face au "tassement", c'est le terme utilisé par le ministre de l'Energie et des Mines, de la production des hydrocarbures en 2010, l'Algérie entend mettre le paquet dans le domaine de l'exploration durant l'année en cours. La production, qui a chuté de 200.000 tonnes équivalents pétroles par apport à 2009, sera renforcée grâce aux nouveaux projets d'exploration. Dans ce registre, il est prévu plus de forage cette année, "+ 40% en 2011 par rapport à 2010", a déclaré le ministre de l'Energie et des Mines sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. Pour ce faire, des régions sont ciblées par le département de Youcef Yousfi comme le sud-ouest et le nord du pays, d'autant que 70% de notre territoire n'est pas encore exploré. Le ministre a annoncé, également l'intérêt que porte l'Algérie à l'exploration du gaz non conventionnel, ajoutant que le potentiel en offshore existe et des équipes sont au stade de l'évaluation. Se montrant optimiste, il affirme que la "moisson sera encore plus important qu'en 2010 où nous avons réalisé 29 découvertes en hydrocarbures". L'exploration minière sera au menu aussi en 2011 et une enveloppe de "800 millions de dollars lui sera consacrée". Le ministre a, d'ailleurs, mis en garde les entreprises étrangères qui ne respectent pas la réglementation en vigueur, menaçant au passage celles qui enfreignent la loi de retrait du permis d'exploitation. Le plus important pour lui est la valeur des exportations qui est de 55,7 milliards de dollars et non 57 milliards de dollars comme annoncé initialement par Sonatrach. Le problème de raffinage sera aussi pris en compte durant cette année, avec l'entrée en fonction des nouvelles raffineries pour "doubler la production d'ici 10 à 15 ans". Cette année est celle des énergies renouvelables et le ministre a annoncé l'examen par le gouvernement du plan national aujourd'hui. L'objectif étant d'arriver à diversifier les ressources énergétiques via notamment le solaire et l'éolien. Qu'en est-il alors du projet Desertec ? Le ministre de l'Energie et des Mines a tenu à préciser que l'Algérie discutera avec tous ses partenaires que ce soit dans le cadre de "Desertec, Transgreen ou autre, mais d'abord nous mobiliserons nos ressources". Un partenariat pour "acquérir la technologie et aussi partager le risque avec les étrangers", a-t-il expliqué. Les projets ne manquent pas et Youcef Yousfi a annoncé une soixantaine déjà définis et l'installation des infrastructures se fera graduellement comme la réalisation de l'usine de Silicium en 2013. Mieux encore, l'ambition du département de Yousfi, qui parle d'une technologie coûteuse, est d'alimenter les nouvelles villes grâce à ces énergies renouvelables à l'horizon 2020. Cela étant les projets de construction de centrales nucléaires pour produire de l'électricité est toujours d'actualité. Le ministre a déclaré que notre pays compte se doter d'une centrale à moyen terme, c'est-à-dire d'ici 2020, affirmant la disponibilité de l'uranium mais l'évaluation du potentiel existant n'est pas encore finalisée. Invité une nouvelle fois à commenter les scandales financiers ayant touché Sonatrach, Youcef Yousfi a jugé les faits reprochés aux anciens responsables de "sérieux et inadmissibles". Pour éviter de tels scenarii à l'avenir, il a réitéré la mise en place de mesures visant le renforcement du contrôle interne en élaborant un code d'éthique et surtout mettre des garde-fous pour la rédaction des cahiers des charges et des appels d'offres car, selon lui, c'est à ce stade que des "actes de déviation sont souvent enregistrés". L'autre changement annoncé concerne le mode de recrutement qui se fera, désormais, sous concours. Le ministre a tenu, par ailleurs, à rendre hommage aux travailleurs de Sonatrach, "qui sont honnêtes", a-t-il dit.