Le président et les membres de l'Organe national de prévention et de lutte contre la corruption prêteront serment aujourd'hui, lors d'une cérémonie officielle prévue à la cour d'Alger, selon un communiqué du procureur général près la cour d'Alger. Le décret présidentiel portant nomination du président et des membres de cet organe a été publié le mois dernier sur le journal officiel. Il a fallu quatre années pour que cet organe, prévu par la Convention des Nations unies, puisse connaître ses dirigeants suite à une décision du président Bouteflika. La nomination du président et des membres de l'organe intervient quatre ans après le décret présidentiel portant création de cet organe, en application de la loi relative à la prévention et à la lutte contre la corruption adoptée en 2006. Cette structure chargée de la prévention et de la lutte contre la corruption sera présidée par Brahim Bouzeboudjene qui a eu à occuper plusieurs postes de responsabilité. Il sera assisté par six autres membres, dont M. Abdelkrim Bali, qui a occupé le poste d'inspecteur général au niveau de l'Inspection des services du budget au ministère des Finances, M. Abdelkader Benyoucef, procureur général à la Cour suprême, M. Abed Messaoud, Mme Sabrina Temkit, haut cadre au ministère des Affaires étrangères, l'ex-ambassadeur d'Algérie au Mali, Abdelkrim Ghraïb, et Ahmed Ghaï, colonel de la gendarmerie nationale. La réactivation de cette loi intervient, faut-il le rappeler, à un moment où des institutions de la République sont éclaboussées par des scandales financiers à répétition et où la corruption a atteint des proportions inquiétantes dans la société. Conformément aux dispositions de la loi, l'organe comprend trois structures. Il s'agit du conseil de veille et d'évaluation, de la direction de la prévention et de la sensibilisation et de la direction des analyses et des investigations. L'organe a pour missions principales de recueillir «périodiquement les déclarations de patrimoine des agents de l'Etat, de les examiner, d'exploiter les informations contenues dans les déclarations de patrimoine et de veiller à leur conservation». Il a aussi pour objectif de rassembler des preuves et faire procéder à des enquêtes sur les faits de corruption. A maintes reprises, le chef de l'Etat n'a cessé d'insister sur la nécessité de mettre en place cet organe. En octobre 2009, lors de l'ouverture de l'année judiciaire 2009-2010, Bouteflika a réaffirmé, dans un discours prononcé au siège de la Cour suprême, sa détermination à lutter contre la corruption. «Grande est notre détermination à lutter contre la corruption sous toutes ses formes et ses manifestations», a-t-il déclaré, avant d'annoncer sa décision d'installer prochainement «une commission nationale ad hoc pour renforcer les mécanismes législatifs et réglementaires déjà existants». Le chef de l'Etat a affirmé que la justice et les lois de la République seront appliquées à toute personne rendue coupable de faits de corruption.