La société algérienne d'assurance SAA vient d'annoncer l'ouverture prochaine d'un compte bancaire à Paris, en France, qu'elle prédestine aux ressortissants algériens pour le rapatriement des dépouilles de leurs proches décédés à l'étranger. Longtemps livrée à son propre sort, la communauté algérienne établie à l'étranger se voit enfin assistée. Il est connu de beaucoup d'Algériens que perdre un parent ou un membre de la famille établi à l'étranger a été de tout temps une véritable charge. Car assurer le rapatriement de la dépouille relève du fastidieux et nécessite autant de frais. Les coûts varient entre 4000 et 5000 euros et l'opération incombe la présence d'un membre de la famille qui doit se déplacer au lieu où se trouve la dépouille et braver les mille et une contraintes dont la question du visa et tous les frais qui s'ensuivent. La question est enfin tranchée, puisque la SAA, "après plusieurs tentatives auprès de la Banque d'Algérie et avec l'aide du secrétariat d'Etat chargé de la Communauté nationale à l'étranger", a réussi à "obtenir dernièrement l'autorisation pour ouvrir un compte bancaire à l'étranger, destiné exclusivement à abriter et à recevoir les primes virées par les compatriotes désirant souscrire cette assurance qui concerne le rapatriement des corps de l'étranger". Ce compte bancaire sera ouvert au niveau de la Banque intercontinentale arabe, BIA, qui est une banque algéro-libyenne. Cette initiative, qui est ouverte à tous les compatriotes algériens établis dans les différents pays, viendra mettre fin à un business qu'ont développé certaines Algériens établis à l'étranger et reconvertis dans les pompes funèbres musulmanes et qui offre un marché juteux permettant même de faire des dividendes. Les coûts sont effarants et parfois hors de portée, contraignant de recourir à une collecte dans les mosquées ou, tout récemment, à la création au sein de la communauté musulmane de caisses noires destinées à couvrir les frais de rapatriement. La SAA fixe le montant de la prime à 25 euros par an pour chaque personne. "C'est un prix forfaitaire et une assurance compétitive qui s'adresse pour tous les âges" affirme M. Mustapha Douakh, le directeur général adjoint technique de la SAA, qui précise que "le contrat d'assurance sera envoyé à l'assuré à partir d'Alger". Le responsable de la compagnie algérienne explique les prestations du service en indiquant que "le rapatriement de la dépouille se fera par le biais l'intermutuelle assistance, partenaire de la SAA". L'IMA, qui est une filiale française située à New York, prendra "en charge la personne depuis son décès jusqu'au lieu de son inhumation et met également à la disposition d'un accompagnateur un billet aller/retour". Cela soulage les familles des expatriée autant que la communauté algérienne, puisque "cette mesure facilite l'opération de rapatriement de dépouille à tous les compatriotes désirant souscrire une assurance et ne pouvant pas la réaliser en Algérie". Le nombre de compatriotes assurés en Algérie, en juillet 2009, se situe entre 3000 et 4000. Ce qui reste "un nombre très timide" et nécessite "l'ouverture de ce compte bancaire". En 2005, la SAA était en collaboration avec AXA pour concevoir un projet de rapatriement des dépouilles de nos ressortissants décédés en France et qui souhaitent être enterrés en Algérie. AXA a, par souci de rentabilité autant pour elle que pour la SAA, a imposé un nombre minimum de cent dix mille adhérents. Cela aurait pu offrir d'énormes avantages pour nos ressortissants si ce projet avait vu le jour. Certains représentants d'associations issues de l'éclatement de l'Amicale des Algériens en Europe et se sont tournés vers le rapatriement des dépouilles constituant, ainsi, un cercle restreint de par les intérêts considérables que représentent les pompes funèbres. Des formulaires d'adhésion mis en circulation au sein des représentations diplomatiques algériennes de France et dont la contribution sans limite d'âge coûterait moins de 70 euros par an et par personne n'avaient pas permis de recueillir les 110 000 adhésions à travers la France, limitant le chiffre à quelque 58 000 intentions d'adhésion rien que pour la région du Rhône ou la population algérienne est estimée à plus de 117 000 entre binationaux et nationaux. Cela a fini par faire capoter le projet.