Les contrats à terme sur le pétrole brut se raffermissent lundi en Europe, alors que l'incertitude entourant la date de réouverture de l'oléoduc Trans Alaska alimente les craintes de tensions sur le marché. Alyeska Pipeline Service Co. a fermé samedi le système d'oléoducs qu'il exploite en Alaska, après la découverte d'une fuite sur une station de pompage de la région du North Slope, et a demandé à BP PLC (BP) et aux autres producteurs présents dans cette zone de réduire de 95% leur production. La production de cette région de l'Alaska est d'environ 630.000 barils par jour, soit 9% de la production totale des Etats-Unis. Vers 14H10 GMT (15H00), sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en février s'échangeait à 89,10 dollars, en hausse de 1,07 dollar par rapport à vendredi. Il avait perdu plus de deux dollars sur les deux dernières séance de la semaine. L'oléoduc Trans Alaska est fermé depuis la découverte d'une fuite à une station de pompage. Long de 1200 kilomètres et reliant la région pétrolifère de North Slope, aux confins de l'Arctique, à la côte sud de l'Alaska, cet oléoduc transporte entre 630'000 et 650'000 barils de brut par jour. Cela représente plus de 10% de la production américaine et une source importante d'approvisionnement pour la côte ouest des Etats-Unis. Sa fermeture contraignait les compagnies pétrolières opérant dans le North Slope à réduire leur production de 95%. "La fuite semble assez réduite pour que l'oléoduc soit remis en service assez rapidement", ont noté les analystes de Barclays Capital. Mais "il faudra l'autorisation des autorités fédérales pour redémarrer, c'est là que se situe l'incertitude". "C'est un oléoduc très important", a reconnu Tom Bentz, de BNP Paribas. "Personne ne sait combien de temps il va être fermé. Pour l'instant l'effet est limité, mais le marché surveille la situation de près." "Si la même chose s'était produite dans une situation d'offre limitée, le baril serait en hausse de quatre dollars", a-t-il tempéré. "Mais la réalité, c'est que l'offre reste très abondante" aux Etats-Unis. Selon l'analyste, la hausse des prix était aussi atténuée par un renforcement du dollar, mouvement qui rend le brut moins attractif pour les acheteurs munis d'autres devises.