En moins d'une semaine, les prix du pétrole ont opéré un net recul avec des pertes de près de trois dollars le baril. Le marché reste ainsi très volatil même si le brut maintient un niveau supérieur à 70 dollars le baril. Ce recul est dû à plusieurs causes, principalement l'arrêt de la guerre au Liban et l'autorisation donnée par les autorités américaines à BP de poursuivre la production sur le champ de Prudhoe Bay en Alaska. La fin de la guerre au Liban, après l'acceptation des gouvernements libanais et israélien de la résolution du Conseil de sécurité, éloigne les risques d'extension du conflit à d'autres pays de la région et sécurise en quelque sorte les approvisionnements de pétrole en provenance du Moyen-Orient. Le marché avait craint, il y a un mois, au début de l'agression israélienne, un embrasement de la région avec principalement la baisse de l'offre de pétrole sur le marché. C'est vendredi que le groupe pétrolier anglo-américain a reçu l'autorisation du ministère américain de poursuivre la production dans la partie occidentale du champ pétrolier à hauteur de 200 000 b/j, soit la moitié des capacités de production en place qui sont de 400 000 b/j. En plus, le groupe pétrolier envisage d'améliorer rapidement la situation pour reprendre la production en totalité. Dans un premier temps et après la découverte de fuites dans l'oléoduc qui achemine le pétrole du champ de Prudhoe Bay, BP avait arrêté la production lundi 7 août dans la partie orientale du champ. Avec un manque de près de 300 000 b/j pour l'offre sur le marché, les prix avaient grimpé se rapprochant de nouveaux records. Le brent à Londres avait même inscrit un nouveau record lundi 7 août, jour du début de fermeture du champ de BP. En séance, le brent est monté jusqu'à 78,64 dollars le baril, battant le record qui datait du 13 juillet à 78,40 dollars. Cet événement a maintenu les prix à un haut niveau durant plusieurs jours. L'annonce par le groupe Shell de la reprise de la production sur le champ de Bonny au Nigeria a favorisé le recul des prix. Une fuite sur un oléoduc relié au champ avait amené le groupe à arrêter la production d'environ 173 000 b/j. L'incident signalé le 21 juillet avait porté la réduction de l'offre en pétrole du Nigeria à 800 000 b/j. Les prix avaient aussi opéré un recul après l'annulation de centaines de vols en Europe et aux Etats-Unis, suite à l'annonce par les autorités britanniques d'un complot terroriste visant plusieurs avions en partance de Grande-Bretagne vers les Etats-Unis. Les craintes d'une baisse de la demande en kérosène avaient aidé au recul des prix. Hier, en fin d'après midi, le light sweet crude était coté à 73,30 dollars le baril à New York. A Londres, le brent était à 74,03 dollars.