Dans une rétrospective de la coopération entre la Banque africaine de développement et l'Algérie, l'institution financière africaine a tenu à mettre en avant le rôle joué par Alger depuis plus de 40 ans au sein de la banque. Il est ainsi précisé que l'Algérie a adhéré à la Banque africaine de développement (BAD) en septembre 1964 et fait partie des pays membres fondateurs de l'Institution. Elle en est aujourd'hui le quatrième plus important actionnaire africain et joue au sein de l'Institution un rôle de premier plan. L'Algérie participe à la définition des orientations stratégiques de la Banque ainsi qu'à son fonctionnement à travers sa représentation au sein du Conseil des gouverneurs et au Conseil d'administration, dans lequel elle a un siège permanent. De son côté, la BAD accompagne l'Algérie, depuis près de 40 ans, dans la mise en oeuvre de son programme de développement économique et social, à travers le financement de projets et programmes de réformes, et depuis 2007 par la mise en place de projets d'assistance technique et de renforcement de capacités. Ainsi, au 31 décembre 2009, la Banque a approuvé un total de 39 opérations en faveur de l'Algérie pour un montant cumulé de plus de 3,2 milliards de dollars US. Ces opérations ont porté sur 23 projets (dont un dans le secteur privé), 1 étude, 4 lignes de crédit, 3 programmes d'appui aux réformes, 2 opérations d'urgence et 6 projets d'assistance technique ou d'appui institutionnel. De 1970 à 2006, la coopération entre l'Algérie et la Banque a été essentiellement axée sur le financement de projets d'investissement et de programmes de réformes. Les opérations approuvées par la Banque dans ce cadre ont couvert plusieurs secteurs, au premier rang desquels les infrastructures (transports, eau et assainissement, énergie), qui représentent 43,4% des approbations cumulées de la période. La part prédominante des infrastructures dans la coopération entre la Banque et l'Algérie reflète l'importance accordée par le gouvernement algérien à ce secteur, qui constitue également un axe prioritaire d'intervention pour la Banque. Les programmes d'appui aux réformes représentent également une part significative des approbations de la Banque en Algérie (22%). Depuis 2006, tenant compte de l'évolution des besoins de l'économie algérienne, la Banque et l'Algérie sont convenues de donner à leur coopération une nouvelle orientation. A la suite de la décision de l'Algérie de ne plus recourir, pour le moment, aux emprunts extérieurs, cette coopération privilégie, désormais, l'assistance technique, le conseil, la formation, le renforcement des capacités, les études économiques et sectorielles et la promotion du secteur privé. Des opérations sont déjà en cours dans le cadre de cette nouvelle orientation, dans les domaines de la monétique, de l'évaluation des projets, de la statistique, et des technologies de l'information et de la communication. Dans le secteur privé, une garantie a également été approuvée au profit d'une société de leasing afin de lui permettre de mobiliser des ressources pour appuyer la réalisation des programmes d'investissements des petites et moyennes entreprises. L'ensemble de ces opérations s'inscrit dans le cadre des objectifs prioritaires du gouvernement visant à moderniser le secteur financier et à améliorer sa contribution à la croissance économique, à renforcer les capacités et l'efficacité des administrations économiques et financières ainsi qu'à promouvoir le rôle du secteur privé dans l'économie. La Banque soutient également les efforts de l'Algérie visant à promouvoir la coopération régionale. Ainsi, en juillet 2009, la Banque et les autorités algériennes ont organisé, conjointement à Alger, une conférence maghrébine sur la statistique. Cette conférence avait pour principal objet de promouvoir et affermir la coopération entre les pays de l'Union du Maghreb Arabe (UMA) dans le domaine statistique et renforcer leurs capacités en matière de production et d'analyse statistique. Des exemples de projets phares achevés ainsi que certaines opérations en cours sont présentés dans la section qui suit, portant sur les opérations de la Banque. Par ailleurs, l'ouverture du Bureau de la Banque africaine de développement à Alger ouvre de nouvelles perspectives pour le renforcement de la coopération entre l'Algérie et la Banque. Ce Bureau, qui traduit la volonté commune des deux parties de renforcer leur partenariat, permettra grâce à sa proximité, de renforcer et d'approfondir le dialogue avec les autorités, les opérateurs économiques privés, les différents partenaires et acteurs du développement, et d'assurer un suivi plus efficace des opérations. Il permettra de favoriser une interaction plus étroite avec les pouvoirs publics ainsi que la coordination avec les autres partenaires au développement. Il contribuera, en termes de volume, d'efficacité et de qualité, à insuffler une dynamique nouvelle dans le partenariat entre l'Algérie et la Banque, en particulier en ce qui concerne les axes prioritaires du programme économique du gouvernement (diversification de l'économie, modernisation du secteur financier, promotion du secteur privé, formation et renforcement des capacités des administrations économiques et financières, développement des technologies de l'information et de la communication réformes en matière de gestion des finances publiques, etc.).