Le bureau national de la Banque africaine de développement (BAD) en Algérie a été inauguré jeudi dernier par Donald Kaberuka, président de cette institution bancaire régionale en présence de Karim Djoudi, ministre des Finances et Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères. M. Kaberuka a souligné les réalisations de l'Algérie sur les plans économique et social durant les dernières années, soulignant « qu'elle a su garder le cap malgré les défis multiples de la crise financière internationale ». L'Algérie a adhéré à la BAD en septembre 1964 et fait partie des pays membres fondateurs de l'institution. Elle en est aujourd'hui le quatrième plus important actionnaire africain et joue au sein de l'institution un rôle de premier plan. Au 31 décembre 2009, la Banque a approuvé un total de 39 opérations en faveur de l'Algérie pour un montant cumulé de plus de 3,2 milliards de dollars. Ces opérations ont porté sur 23 projets (dont un dans le secteur privé), une étude, 4 lignes de crédit, 3 programmes d'appui aux réformes, 2 opérations d'urgence et 6 projets d'assistance technique ou d'appui institutionnel. A la suite de la décision de l'Algérie de ne pas recourir aux emprunts extérieurs, cette coopération privilégie désormais l'assistance technique, le conseil, la formation, le renforcement des capacités, les études économiques et sectorielles et la promotion du secteur privé. Des opérations sont déjà en cours dans le cadre de cette nouvelle orientation dans les domaines de la monétique, de l'évaluation des projets, de la statistique et des technologies de l'information et de la communication. Ainsi, l'ouverture de ce bureau est perçue par les deux parties comme « un moyen de renforcer leur partenariat, permettra grâce à sa proximité de renforcer et d'approfondir le dialogue avec les autorités, les opérateurs économiques privés, les différents partenaires et acteurs du développement et s'assurer un suivi plus efficace des opérations ». Isaac Lobe Ndoumbe, directeur du département régional nord II, a mis en exergue dans une brochure remise aux journalistes le fait qu'en dépit « des progrès accomplis, l'Algérie reste confrontée à des défis majeurs dont la nécessité d'asseoir les bases d'une croissance économique accélérée et davantage soutenue, fondée sur une économie compétitive et diversifiée, créatrice d'emplois et de nature à améliorer durablement les conditions de vie des populations ». Ces défis se trouvent amplifiés par la crise économique internationale qui s'est traduite par le ralentissement de la demande et la baisse relative des cours des principaux produits d'exportation de l'Algérie, que sont les hydrocarbures. Les exportations de l'Algérie, ont atteint 45,45 milliards de dollars durant l'année 2009, contre 79,19 milliards de dollars en 2008, soit une baisse de 42,6%. Les exportations hors hydrocarbures demeurent relativement faibles avec seulement 2,4% des exportations globales, soit l'équivalent de 1,05 milliard de dollars, enregistrant ainsi une diminution de 46% en 2009. Lors de la crise économique mondiale, la BAD a porté son financement aux pays africains de 5,8 milliards de dollars par an à 11,6 milliards de dollars, a déclaré M. Kaberuka lors d'une conférence de presse. « L'Afrique a besoin de la BAD avant et après la crise. Dans ce cadre, les actionnaires africains ont décidé d'augmenter le capital de la banque de 200% (32 milliards de dollars actuellement), une décision approuvée lors d'une réunion le 12 février à Tunis. Cela lui donne des moyens supplémentaires pour financer le développement dans le continent et rentrer dans des marchés de grande envergure », dira-t-il.