La wilaya de Mostaganem a réalisé, en 2010, une production de plus de 9 500 tonnes de poissons tous types confondus, enregistrant ainsi une baisse "relative" estimée à 3.000 t par rapport à 2009, selon la direction de la pêche et des ressources halieutiques. Selon la DPRH, un taux de 86 % de la production globale est constitué de poisson bleu, à savoir 8.133 tonnes, alors que la quantité restante est répartie entre poisson blanc (862 t), crustacés (65 t), mollusques (347 t) et pièces de poissons (90 t). La même source a indiqué que 85% de la production ont été enregistrés au port de Mostaganem, 14 pour cent au port de Sidi Lakhdar, alors que la production des bateaux provenant hors de la wilaya a atteint environ 23 pour cent de la quantité globale réalisée dans la même période, soit plus de 3.017 t dont 2.730 t de poisson bleu et 197 t de poisson blanc. Le nombre total de chalutiers qui activent au niveau des ports de Mostaganem et de Sidi Lakhdar est estimé à quelque 102 unités, selon les mêmes services. D'autre part, l'année écoulée a connu l'exportation d'une quantité de poisson estimée à environ 178.244 kilogrammes, destinée en majorité vers l'Espagne, par le biais de cinq opérateurs privés, dont 157.136 kg de poulpes et 18.942 kg de crevettes rouges. D'un autre côté une production de 290 tonnes de poissons d'eau a été enregistrée dans la wilaya de Mila durant l'année 2010, a-t-on appris lundi à la station locale de la pêche et des ressources halieutiques. Selon Ahmed Bendjeddou, directeur de cette station qui relève territorialement de la direction de la pêche et des ressources halieutiques de la wilaya de Jijel, la wilaya de Mila ''dispose d'énormes ressources hydriques estimées à un milliard de m3 répartis sur une superficie de 4.684 hectares, sur trois barrages et deux retenues collinaires'. En plus du plus grand barrage du pays, à savoir l'ouvrage de Beni Haroun, d'une capacité de 960 millions de m3, la wilaya dispose également du barrage de Grouz, à Oued Athmania (45 millions de m3) et non loin de là du barrage-tampon de Ouled El Qaïm (33 millions de m3). Avec ces infrastructures implantées sur son territoire, la wilaya de Mila qui était jusque-là connue pour être une région agricole par excellence, se retrouve avec d'énormes potentialités pour développer la pêche continentale et les activités annexes, selon le même responsable. Pour le moment, cinq opérateurs ont été agréés pour exploiter les ressources halieutiques des eaux de Béni Haroun, et un autre pour le barrage-tampon, a ajouté M. Bendjeddou. Parmi les sept variétés de poisson vivant dans ces plans d'eau, les carpes "argentée" et "royale" représentent les espèces dominantes. Si le barrage de Béni Haroun est actuellement largement couvert par les cinq opérateurs qui l'exploitent, les opportunités de Pêches disponibles au niveau des barrages de Grouz, de Ouled El Qaïm et des retenues collinaires, demeurent sous exploitées et ouvertes aux opérateurs potentiels et à la création de postes d'emploi, selon le directeur de la station. Pour l'heure, neuf dossiers de demandes d'agrément d'exploitation sont à l'étude, parmi lesquels des demandes de jeunes ayant bénéficié d'aides financières octroyées par des dispositifs de soutien à l'emploi. L'augmentation du nombre d'opérateurs agréés ne peut être, selon M. Bendjeddou, que bénéfique à la protection du barrage et à l'exploitation de ses ressources poissonnières, en plus d'offrir des opportunités de travail aux jeunes à la recherche d'un emploi. Les surfaces hydriques de la wilaya de Mila, notamment celles des barrages de Beni Haroun et du barrage-tampon sont exploitées de manière spontanée par des pêcheurs amateurs, une situation qui impose de développer la formule de l'exploitation réglementée et, surtout, d'adopter une ''vision globale d'exploitation'' comprenant et la pêche et la transformation, de manière à ouvrir des perspectives d'avenir pour le secteur, autant que pour le développement durable de la région. L'année 2011 sera marquée, selon le même responsable, par un nouveau lâcher d'alevins dans les trois barrages de la wilaya, en vue de développer les ressources halieutiques. Une unité de production d'alevins a récemment été inaugurée à El Ouricia (Sétif) par le ministre de la pêche et des ressources halieutiques, de même que le plan directeur du secteur prévoit pour l'horizon 2025, le développement dans la wilaya de Mila, de 8 sites de pêche continentale, un nombre similaire de centres de pêche continentale, un centre de pêche pouvant être étendu aux activités touristiques et un site d'élevage intensif de poisson dans des cages immergées. Le plan en question prévoit d'atteindre d'ici quinze ans, une production de 2.000 tonnes de poissons par an et l'ouverture de plus de 100 emplois directs et des centaines d'autres postes de travail indirects. Entre-temps, la station de pêche de la wilaya de Mila prévoit de créer un port en bois sur le barrage de Béni Haroun, ainsi qu'un espace de dégustation et de récréation, une poissonnerie, des locaux pour pécheurs, une unité de fabrication de glace, une chambre froide et des espaces touristiques intégrés dans la zone d'expansion touristique de Béni Haroun.