Dans la perspective de soulager les grandes villes, à l'instar d'Alger, Oran et Annaba, quant au foncier industriel, l'Agence nationale d'intermédiation et de régulation foncière (Aniref), compte développer un programme ambitieux en valorisant les investissements dans d'autres régions du pays. Cette vision se traduit par la perspective de créer de nouvelles zones industrielles et de nouvelles zones d'activité, mais aussi par la valorisation de celles qui existent déjà. L'un des projets phares de cette agence, créé en 2008, est la promotion d'une zone industrielle moderne de 63 hectares à Sidi Bel-Abbès dont elle veut faire un projet pilote. "Elle comportera, dira Mme Mokraoui, directrice générale de l'Aniref, toutes les commodités dont auront besoin les investisseurs, à savoir des routes, des banques, des crèches, des restaurants…". Quand aux opérations de cession d'actifs, qui se font par voie d'enchères publiques, dictées par les pouvoirs publics, la directrice fera savoir que son agence a "le souci permanent de transparence", qui se traduit par un système d'information fiable élaboré et développé au fil de son expérience. Travaillant en étroite collaboration avec les directions régionales de l'agence, les directions des domaines, de la conservation foncière, du cadastre et de l'urbanisme, l'Aniref procède, entre autres, à la publication sur son site web, des plannings des mise en concession, à la conception et la diffusion de CD interactifs présentant les caractéristiques des biens immobiliers proposés en concession, ainsi que les atouts des régions concernées et l'accompagnement des investisseurs jusqu'à la délivrance des actes de concession par les services des domaines. Des tables rondes et des séminaires destinés aux investisseurs sont aussi organisés pour une meilleure information. Concernant les prix des assiettes foncières, Mme Mokraoui dessinera un contraste assez "aigu". "4000 DA le m2 à Alger, 150 DA à Djelfa et 125 DA Laghouat", dira-t-elle en guise d'exemple. Elle fera comprendre, en outre, que les prix sont "régis par la loi de l'offre et de la demande". Sur la récupération des terrains sous-exploités à l'instar de ceux utilisés comme aires de stockage et qui reste l'un des plus grands soucis du ministère de l'Industrie, Mme Mokraoui, avouera que "c'est une tâche difficile", car obéissant à beaucoup de critères, à l'instar du "statut juridique des domaines", mais indiquera que les concessionnaires ont le "devoir de respecter un cahier des charges au risque de se voir retirer les assiettes, notamment en ce qui concerne l'activité". Concernant le bilan de l'Aniref durant l'année écoulé, on a dénombré 55 opérations de mise en concession, couvrant 28 willayas, qui ont permis de proposer à destination des investisseurs 172 actifs qui totalisent une superficie globale de 210 ha. Quant au taux de réalisation de ces opérations, il est estimé à 68%, soit 117 biens, totalisant une superficie globale de 145 ha, qui ont été concédés au profit d'investisseurs. Ce qui a induit un engagement d'investissement de l'ordre de 38,1 milliards de dinars et une prévision de création de 9 758 emplois directs. M. Mokraoui notera, en outre, que "74% des concessionnaires sont des personnes morales (SPA, SARL, SNC et EURL) et 26% sont des concessionnaires et des personnes physiques". S'appuyant sur les fiches descriptives des projets à réaliser, l'Aniref constatera "une forte diversification des branches d'activité, avec une nette tendance pour l'industrie des matériaux de construction". Au plan global, c'est-à-dire depuis le lancement des opérations de mise en concession, fin 2009, l'agence a organisé 61 opérations dans 29 willayas et a proposé 200 actifs dont 138 ont été concédés. Ce qui donnera un engagement d'investissement de l'ordre de 41,4 milliards de dinars et une prévision de création de 10 907 emplois directs. En vue d'optimiser et augmenter l'offre foncière destinée à l'investissement qui reste insuffisant - l'Aniref, elle-même, le reconnaît - cette dernière a pris des mesures durant l'exercice 2010. C'est ainsi qu'elle a procédé au morcellement de 07 actifs dont les superficies sont jugées importantes, ce qui a donné naissance à 24 biens à taille est une mise à prix plus attractive. S'agissant des lots de terrains appartenant au URBA/CNERU, situés dans les zones industrielles et non encore attribués, Mme Mokraoui dira que ceux-ci "ont fait l'objet d'une résolution du Conseil des participations de l'Etat (CPE) dans le but de leur remise à l'agence. Ainsi, ajoute Mme Mokraoui, 948 lots de terrain, représentant une superficie globale de plus de 600 ha répartis sur 25 zones industrielles, intégreront le portefeuille de l'agence et seront proposés en concession, au fur et à mesure de leur remise à l'agence par les services des domaines. Toujours dans le cadres de l'amélioration de l'offre foncière, l'agence s'attelle, également, à finaliser un dossier tendant à récupérer des biens immobiliers détenus par les EPE mais non objectivement nécessaires à leurs activités, biens qualifiés, dans le décret exécutif n° 09-153, d'actifs excédentaires. Il y a lieu de signaler que ces actifs excédentaires, dont la superficie globale avoisine les 740 ha seront confiés à l'Aniref après étatisation. S'agissant de la création de nouveaux espaces dédiés à l'activité économique, l'agence a finalisé et présenté, dira Mme Mokraoui, en conseil d'administration, un dossier relatif à l'aménagement de 3 880 ha.