M. Youcef Yousfi, ministre de l'Energie et des Mines, invité du forum d'El Moudjahid, hier, a annoncé que la mise en œuvre du programme national de développement des énergies renouvelables est prévu à partir du premier trimestre 2011. Cet "ambitieux programme", qui sera présenté prochainement au gouvernement, dira le ministre, "permettra la création de quelque 200.000 emplois". Il porte sur 65 projets qui permettront, dans un premier temps, de produire 2.600 MW d'électricité, dont 2.000 MW destinés à l'exportation à l'horizon 2020. "A cet effet, 100.000 emplois devraient être créés dans la production nationale et 100.000 autres dans l'exportation". Le ministre indiquera, à cet effet, qu'une enveloppe de 4 200 milliards de dinars sera allouée à ce gigantesque programme. Interrogé sur le retard de l'Algérie en matière de développement des ces énergies, il évoquera les prix des hydrocarbures qui étaient à de bas niveaux et le fait que la "production de ces formes d'énergie allait revenir trop cher et s'avéreront peu rentables". Evoquant la conjoncture économique mondiale, qui a connu une "reprise illustrée par un taux de croissance de 4,2% après la récession due à la crise économique ainsi que les difficultés qu'ont connues les pays européen", il insistera sur la stabilité des prix du pétrole en 2010 sur les marchés mondiaux, ce qui a permis à l'Algérie de réaliser un "chiffre d'affaires de 56 Milliards de dollars en exportations d'hydrocarbures contre 44 milliards en 2009, soit une hausse de 25%. Dans son programme de développement à court terme, Sonatrach, indique M. Yousfi, compte explorer de nouvelles pistes d'exploitation ainsi que la maximalisation des exportations. A plus au moins long terme, la première société nationale optera "en vue de doubler ses activités dans quelques années", pour plus d'études en matière d'exploration et de gisement, pour la prise de mesures techniques et humaines ainsi que pour le renforcement des partenariats. Concernant la filière transport des hydrocarbures, M. Yousfi affichera l'ambition de son secteur quant à la sécurisation et le renouveau des réseaux existants, mais aussi la mise en place de nouveaux circuits modernes de distribution, que ce soit pour l'approvisionnement à l'échelle nationale ou en vue de l'exportation. Il annoncera, dans ce contexte, le raccordement prochain de 1 million de foyers au réseau de gaz et la mise en service du pipeline Medgaz les mois à venir, voire les semaines à venir. L'une des priorités de ce programme, ajoute le ministre est la filière transformation ainsi la filière pétrolochimie qui auront un intérêt particulier dans les programmes d'investissement. En ce qui concerne l'activité minière, le programme prévoit son développement et sa modernisation, à l'instar de celle du phosphate, dont l'Algérie en dispose en des quantités considérables. Quant au dessalemment de l'eau de mer dont Sonatrach est fortement impliquée, M. Yousfi rappellera les 04 stations qui sont déjà en service, 7 autres en construction et 2 stations en projet. De la coopération entre l'Algérie et la Tunisie dans le domaine énergétique, après les événements qui ont secoué cette dernière, il dira qu'elle continue en souhaitant, au passage, un retour prompt au calme en Tunisie. Revenant aux énergies renouvelables et les technologies indispensables pour ce faire, le ministre mettra en avant les potentiels solaires et éoliens de L'Algérie, en disant "ne pas vouloir rester à l'écart du développement technologique". "Nous sommes en train d'étudier ces technologies, leur fiabilité et leur faisabilité pour repérer celles qui iront le plus avec nos besoins", dira M. Yousfi. Sonatrach, qui continue à investir dans d'autres pays à l'image du Pérou, du Niger et du Mali et qui est toujours à la recherche de nouvelles opportunités d'investissement, tend, dira encore M. Yousfi, un intérêt particulier au nucléaire, mais "il faut attendre 10 à 15 ans pour que la première centrale soit opérationnelle". Assurant que Sonatrach a le souci de contribuer pleinement à l'industrialisation du pays et au service des citoyens, il réitérera la position des pouvoirs publics quant au maintien aux niveaux actuels des prix de l'électricité. Toujours dans le même registre, il avancera un montant de 2 400 milliards de dinars (30 milliards de dollars) qui seront investis par Sonatrach en partenariat avec Sonelgaz, en vue de moderniser le secteur. Pour les prix du gaz sur le marché international, le ministre dira qu'ils sont équitables et que l'Algérie forme avec les pays exportateurs du même produit une alliance permettant de défendre leurs intérêts communs. "C'est une relation de complémentarité qui nous lie à ses pays", dira-t-il. Enfin, pour ce qui est du projet Desertec et tous les questionnements et convoitises qu'il peut provoquer, M. Youcef Yousfi dira qu'il est à l'étude et que "tous les partenariats fructueux sont les bienvenus".