L'Algérie a acheté plus d'un million de tonnes de blé meunier depuis le début de l'année ont rapporté, hier, des traders européens. L'Office algérien des céréales (OAIC) a acheté en fin de semaine dernière au moins 600.000 tonnes de blé meunier d'origine optionnelle et recherche au moins 50.000 tonnes de blé dur, ont-ils précisé. L'un des traders a estimé que l'Office pouvait ainsi avoir acheté jusqu'à 750 000 tonnes de blé meunier pour alimenter les minoteries et éviter une pénurie. Ce volume élevé, dont les embarquements sont prévus en mars et avril, s'ajoute aux 350 000 tonnes déjà contractées au début du mois de janvier. Selon les sources, l'Algérie aurait payé le blé entre 360 et 365 dollars/tonne, coût et fret. L'origine de la marchandise sera déterminée en fonction des prix en vigueur au moment des chargements. L'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) a acheté 200 000 tonnes de blé dur, dans le cadre de son appel d'offres lancé en début de semaine. Comme de coutume, la France reste le principal fournisseur de l'Algérie en céréales. "L'origine de la marchandise devrait être française et pourrait s'y ajouter un ou deux bateaux de 25 000 tonnes chacun d'origine mexicaine", a rapporté Reuters, hier, en citant des exportateurs européens. La même source précisera que l'OAIC a payé la grosse cargaison à hauteur de 400 dollars la tonne, coût et fret. Pour le blé mexicain, le prix serait moins élevé, avec 390 dollars/tonne coût et fret. L'Office algérien a, par ailleurs, lancé un nouvel appel d'offres pour la fourniture d'au moins 50 000 tonnes de blé dur pour des chargements en mars. La France est de longue date un fournisseur privilégié d'Alger en blé meunier mais les derniers achats pourraient inclure quelques bateaux en provenance d'Amérique du Sud, Brésil et/ou Argentine notamment. Selon des données compilées par Reuters, un peu plus de deux millions de tonnes de blé tendre ont déjà été chargées vers l'Algérie depuis le début de la campagne. Toutefois, les disponibilités françaises tendent à s'amenuiser alors qu'il y a peu de blé de qualité meunière disponible cette année dans le monde. A la fin de décembre, les ports français ont chargé 7,06 Mt de blé, dont 50 % des volumes sont destinés au Maghreb, où la consommation en blé dur et tendre avoisine les 17 Mt, le reste ayant été principalement acheté par l'Egypte et l'Afrique subsaharienne, précise la même source. Les achats algériens en blé auprès des marchés mondiaux ont atteint 5,3 Mt en 2010, contre 5 millions en 2009, selon le Conseil international des céréales (CIC). Une quantité qui classe l'Algérie cinquième plus gros importateur mondial de blé après l'Egypte avec 9 Mt , les pays de l'ex-URSS (y compris la Russie et le Kazakhstan) avec 7,3 Mt , le Brésil (5,5 Mt) et l'Indonésie (5,3 Mt). D. T.