Groupe de la Banque africaine de développement axe sa politique d'aide au développement en Afrique sur les infrastructures. Ainsi, et selon un rapport d'activité de l'institution financière pour l'année 2010 et publié la semaine dernière la répartition sectorielle, durant l'année qui vient de s'écouler, des approbations de prêts et de dons pour les opérations du a continué de refléter la stratégie à moyen terme (2008-2012) de l'institution, qui pose comme axe prioritaire d'interventions le secteur de l'infrastructure, aux côtés de la gouvernance, du secteur privé, de l'enseignement supérieur et de la technologie. En 2010, les investissements de la BAD dans le secteur des infrastructures devraient représenter deux tiers du total de ses opérations. En ciblant l'infrastructure, la BAD montre à quel point elle privilégie les projets à gros impact, propres à instaurer un climat propice à l'investissement du secteur privé, accroître la compétitivité et la productivité, créer des emplois et favoriser une croissance durable. De la sorte, la Banque se met en position favorable pour contribuer avec davantage d'efficacité aux plus larges objectifs de développement du continent en matière de développement agricole, de sécurité alimentaire, de développement humain et d'intégration régionale, et pour répondre aux besoins particuliers des Etats fragiles et des pays à revenu intermédiaire. Elle pourra également mieux faire face aux défis environnementaux et jouer un rôle moteur dans la réponse aux impacts du changement climatique. La BAD a été invitée par ses partenaires, en particulier, à accroître ses interventions destinées à combler le déficit d'infrastructures de l'Afrique, qui entraîne une augmentation de 30 à 40% des coûts de transaction sur le continent. Qu'il s'agisse d'énergie électrique, de routes, de chemins de fer, de ports maritimes ou d'aéroports, le déficit d'infrastructure actuel de l'Afrique rend impossible de soutenir des économies dont le taux de croissance est de 7% par an. En termes de transports, la Banque a investi à peu près deux milliards USD en 2010, dont cinq cents millions USD dans des partenariats publics-privés. Quatre projets approuvés durant le dernier trimestre totalisent à eux seuls 900 millions USD répartis entre le Kenya, l'Afrique centrale, le Maroc et le Sénégal. Au Maroc, il s'agit de 400 millions USD pour financer le projet de renforcement de la ligne ferroviaire Tanger-Marrakech. Au Sénégal, 92 millions USD vont permettre de financer le projet de nouvel aéroport à l'Est de Dakar. L'accès à l'eau potable et aux services d'assainissement a bénéficié en 2010 de près de 700 millions USD. Dans le domaine des télécommunications, la BAD a investi, via son guichet du secteur privé, dans le projet 03b, "other 3 billion", c'est-à-dire "les 3 autres milliards" de personnes non connectées. Ce projet de constellation de satellites soutenue par des infrastructures terrestres va permettre d'étendre l'accès à Internet dans les pays émergents africains. En ce qui concerne l'énergie, environ 1,2 milliard USD ont été approuvés en 2010, dont un milliard USD répartis entre la RDC, l'Ethiopie, le Kenya, la Tanzanie et l'Egypte, où l'intervention de 550 millions USD est le plus grand prêt jamais accordé au pays. Il va permettre la construction d'une centrale électrique à vapeur qui utilisera les ressources abondantes en gaz naturel et réduira la dépendance de l'Egypte au pétrole.