L'Autorité palestinienne a appelé vendredi la communauté internationale à assumer "toutes ses responsabilités" pour garantir la fin de la colonisation juive en pressant Israël de se soumettre aux résolutions et lois internationales. Cet appel a été lancé par le Premier ministre palestinien, Salam Fayyadh, lors de sa rencontre avec la ministre française des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, au consulat de France à El-Qods. M. Fayyadh a insisté sur la nécessité de mettre un terme aux activités de colonisation israéliennes notamment à El-Qods, appelant l'occupant israélien à cesser ses dépassements et agressions militaires contre le peuple palestinien. Il a aussi appelé à la levée totale du blocus israélien sur la bande de Ghaza et à l'ouverture de tous les points de passage pour permettre la reconstruction de ce territoire ravagé (en décembre2008-janvier2009) par des bombardements israéliens qui ont fait près de 1.500 martyrs palestiniens. Un grand nombre d'anciens diplomates et hommes politiques américains ainsi que des experts des affaires du Moyen-Orient ont exhorté le président Barack Obama de la nécessité pour les Etats-Unis de voter en faveur du projet de résolution condamnant les colonies israéliennes présenté au Conseil de sécurité. Dans une lettre adressée au président Obama, ces personnalités américaines, soulignent qu'"à la lumière de l'impasse dans les efforts visant à relancer les négociations israélo-palestiniennes, et au moment où le Conseil de sécurité de l'ONU va examiner une résolution condamnant les colonies israéliennes dans les territoires occupés, nous vous écrivons pour vous exhorter à demander à notre ambassadeur auprès de l'Organisation des Nations unies de voter oui pour cette initiative". Pour eux, "le moment est venu pour les Etats-Unis d'envoyer un signal clair aux parties et à l'ensemble de la communauté internationale que les Etats-Unis peuvent et vont aborder le conflit avec l'objectivité, la cohérence et le respect du droit international nécessaires, et ce, s'ils veulent jouer un rôle constructif dans la résolution du conflit". La lettre adressée au chef de la Maison Blanche note également que "le projet de résolution proposé est compatible aux politiques américaines. Le veto porterait gravement préjudice à la crédibilité et aux intérêts américains, nous plaçant résolument en dehors du consensus international et diminuant encore notre capacité de médiation dans ce conflit". Parmi les signataires de la lettre figurent l'ex secrétaire à la Défense Frank Carlucci, l'ex sous-secrétaire d'Etat adjoint aux affaires politiques Thomas Pickering, l'ancien secrétaire d'Etat adjoint pour le Moyen-Orient, Chard Murphy, des ex ambassadeurs américains dans les pays du Moyen-Orient notamment, le conseil d'administration des rabbins pour les droits de l'homme de l'Amérique du Nord et des universitaires américains. Les signataires de la lettre rappellent à Obama le message de son discours prononcé en juin 2009 au Caire dans lequel il avait déclaré que "les Etats-Unis n'acceptent pas la poursuite des colonies israéliennes qui violent les accords précédents et sapent les efforts visant à parvenir à la paix. Il est temps de mettre fin à ces colonies". La lettre ajoute que ''la feuille de route du Quartette établie durant la présidence de George W. Bush en 2003 a appelé Israël à geler toute activité de colonisation, y compris la croissance naturelle". Les signataires affirment à Obama qu'"à ce stade critique, la décision que prendront les Etats-Unis lors du vote de ce projet de résolution aura un effet déterminant sur notre position en tant que médiateur de paix au Moyen-Orient. L'impact de ce vote se fera sentir bien au-delà de la question israélo-palestinienne. Notre sérieux en tant que garant du droit international et de la légitimité internationale est en jeu". Notons que le ministre palestinien en charge des négociations Saëb Erakata récemment indiqué dans une interview à Xinhua que la décision du Premier ministre israélien de choisir la colonisation juive plutôt que la paix dans la région est la cause de l'arrêt des négociations israélo-palestiniennes. " Benjamin Netanyahu a dû choisir entre les colonies juives et la paix, et il a choisi la colonisation plutôt que la paix ", a dit M. Erakat, ajoutant " c'est pour cela que les pourparlers de paix ont pris fin ". C'est M. Netanyahu qui est à blâmer pour cette crise " car nous avons été aux pourparlers indirects puis directs, mais les Israéliens de leur côté ont refusé de prolonger le moratoire sur la colonisation ", a ajouté M. Erakat. Les Palestiniens se sont retirés le 2 octobre des négociations directes avec Israël, un mois après leur lancement à Washington, suite au refus d'Israël de geler la construction de colonies en Cisjordanie et à Jérusalem Est. Israël a également refusé une proposition américaine de geler la colonisation pour trois mois afin de reprendre les discussions. Par ailleurs, M. Erakat a affirmé que les Palestiniens n' étaient pas opposés à la reprise des discussions directes, indiquant que " tout le monde sur Terre sait que celui qui est responsable du gel des négociations est le Premier ministre d' Israël ".