Le président américain Barack Obama consacrera l'essentiel de son discours sur l'état de l'Union, qu'il livrera demain, à l'emploi et la croissance économique, alors que le taux de chômage atteint 9,4 % aux Etats-Unis. Dans un message adressé samedi à ses partisans, le président Obama a affirmé qu'il soulignera que les déficits et la dette doivent être traités de manière responsable. Il devrait reconnaître la nécessité de réduire les dépenses sans mettre en cause la reprise graduelle de l'économie. Il traitera aussi de la force de la concurrence à long terme. Barack Obama devrait utiliser son allocution de mardi prochain pour faire la promotion d'investissements dans le domaine de l'innovation, tout en promettant de réduire la dette nationale et de mieux collaborer avec les parlementaires républicains. Alors qu'il est à mi-mandat, Barack Obama a affirmé que l'économie américaine repose sur des bases plus solides que lors de son accession au pouvoir. Elle croît lentement, tandis que les marchés boursiers prennent du mieux et que les profits des entreprises progressent. Barack Obama n'a pas donné de détail sur les propositions qu'il formulera dans son allocution. Toutefois, quelques indices se dégagent de ses prises de parole publiques des dernières semaines. Par exemple, Barack Obama avait indiqué le mois dernier, alors qu'il était de passage en Caroline du Nord, que pour rendre son pays plus compétitif, son gouvernement devrait investir dans la formation de la main-d'oeuvre tout en favorisant l'innovation et la recherche. Samedi, lors de son allocution radiophonique hebdomadaire, le président américain a souligné que le libre-échange s'avérait une bonne solution pour augmenter les exportations de son pays. Normalement, la Maison-Blanche déposera son budget annuel dans la semaine du 13 février. Les républicains, qui sont maintenant majoritaires à la Chambre des représentants, réclament une réduction des dépenses gouvernementales de 100 milliards de dollars. Les observateurs ne manqueront pas de disséquer le ton de son allocution : Obama tendra-t-il la main aux républicains à l'aube de leur cohabitation ? Les appels à plus de modération dans le débat politique auront-ils été entendus, trois semaines après la tuerie de Tucson, en Arizona ? "Ce discours va planter le décor pour les deux prochaines années", dit Ross Baker, politiste à l'université Rutgers du New Jersey. "Ce sera également un exercice d'équilibrisme délicat", poursuit cet ancien attaché parlementaire. L'an passé, Obama avait érigé la création d'emplois en "objectif numéro 1" mais passé l'essentiel de 2010 à superviser les réformes de la santé et de Wall Street Un an plus tard, avec un taux de chômage à 9,4% en tête des priorités des Américains, Obama ne cache pas qu'il placera encore l'emploi au coeur de son discours. Selon le Wall Street Journal, le président expliquera qu'il entend trouver des points de croissance dans les énergies renouvelables et la recherche. Obama annoncera également de nouvelles dépenses dans l'éducation et les infrastructures, notamment l'amélioration des routes, rapporte le quotidien économique. Le président posera là une pénible équation, son autre objectif étant de se débarrasser de l'étiquette de président dépensier et interventionniste, qui a largement contribué à sa défaite lors des élections de mi-mandat il y a deux mois. Pour un chef d'Etat à la tête d'un déficit budgétaire de plus de trois milliards de dollars, passer pour intransigeant sur la dépense est une gageure. Le président américain proposera de traquer la dépense dite inutile dans les programmes inefficaces ou redondants mais l'objectif d'économies n'atteindra probablement pas les 100 milliards de dollars réclamés par les républicains. Là encore, Obama doit composer avec une reprise fragile que des coupes sombres ébranleraient rapidement. Il pourrait également annoncer au Congrès une réforme fiscale réclamée par les conservateurs, avec le risque de s'aliéner l'aile libérale du parti démocrate, échaudée par l'accord récemment passé avec les républicains sur les exemptions fiscales.