Le président américain Barack Obama, pour la première fois de sa présidence, s'est adressé, dans la soirée de mardi dernier, aux Américains à partir du bureau ovale. L'intervention s'imposait. Obama devait rattraper le coup après la catastrophe écologique provoquée par la fuite de pétrole suite à l'explosion de la plate-forme off-shore de BP dans le golfe du Mexique. Une grande partie du discours télévisé de 17 minutes sera d'ailleurs consacrée à ce que le président américain qualifiera d'«épidémie» que les Etats-Unis devront combattre «pendant des mois, et même des années». Pour Obama, cette catastrophe écologique est «la pire de l'histoire des Etats-Unis». Mais s'il n'a pas pu l'éviter et réduire son impact sur l'environnement et l'économie des régions polluées par les nappes de pétrole, il semble bien qu'il a su l'exploiter à bon escient. En effet, le président démocrate a affirmé que ce qu'il avait déjà désigné comme un «11 septembre écologique» devait être l'occasion d'une réflexion sur la politique énergétique américaine. «Le moment est venu […] de se lancer dans une mission nationale pour libérer l'innovation américaine et de s'emparer de notre propre destin», a-t-il ajouté. Il a comparé cette entreprise aux efforts consentis pendant la Seconde Guerre mondiale ou encore au programme spatial des années 1960.Obama, qui plaide depuis sa campagne électorale pour une indépendance énergétique des Etats-Unis, a affirmé que la marée noire montrait que «le temps d'adopter les énergies propres est venu». Il a estimé que «le moment est venu […] de nous lancer dans une mission nationale pour libérer l'innovation américaine et nous emparer de notre propre destin», a-t-il lancé. Et de conclure : «L'approche que je n'accepterai pas est celle de l'inaction.» Et là, il a carrément secoué le cocotier. Le message clair et direct était adressé aux sénateurs américains : son projet de loi sur l'énergie et le climat, qui vise notamment à réduire la dépendance américaine au pétrole, est en effet bloqué au Sénat, après avoir été adopté par la Chambre des représentants. Pour faire avancer les choses, Barack Obama s'est engagé à examiner les propositions des Démocrates comme celles des Républicains dans ce dossier.