Dans l'objectif de diversifier l'économie nationale, et de maîtriser ainsi les prix de certains produits alimentaires de base tels le sucre, le gouvernement avait procédé récemment, à l'instauration de nouvelles mesures visant à juguler la flambée des prix du sucre et des huiles, notamment après la vague de protestations et d'émeutes qu'a touché le pays dernièrement. Avec ces mesures, les importateurs et exportateurs devraient être exonérés de 40 % de leurs obligations fiscales et ce pendant 8 mois. Ces dernières devraient coûter 30 milliards de dinars (300 millions d'euros) au Trésor public, selon les experts. Ces mesures ont suscité moult critiques que ce soit du côté des experts, ou de certains producteurs privés, étant donné qu'elles favorisent les importations."Les importateurs sont clairement favorisés au détriment des producteurs locaux" avait indiqué à ce propos, le patron du groupe agroalimentaire Cévital, M. Issad Rebrab, critiquant ainsi ces mesures. Pour M. Rebrab, faire baisser les taxes à 52% pour les importateurs et à 22% pour les producteurs, est une absurdité. "C'est une manière de dire aux gens de ne pas investir", a-t-il estimé. Selon lui, "la production nationale aurait pu faire économiser 235 millions de dollars au Trésor public". Il y a lieu de rappeler dans ce contexte, que le groupe Cevital, a été sommé par le ministère du Commerce de se conformer à l'accord conclu dernièrement avec les opérateurs économiques, à savoir producteurs et importateurs du sucre et de l'huile, pour faire baisser les prix de ces deux produits. Cevital, signale-t-on, est le premier exportateur de sucre en Algérie, avec 400000 tonnes de sucre en 2010 et compte doubler ses exportations à 800 000 tonnes en 2011. Alors que les exportations algériennes, hors hydrocarbures, ont enregistré un résultat significatif d'une hausse de plus de 50 % en 2010, provenant essentiellement des produits dérivés de pétrole et de sucre. L'Algérie devra cependant diversifier davantage sa production nationale. Signalons dans ce contexte, que les pouvoirs publics ont opté pour le développement et de la mise à niveau de l'industrie sucrière notamment, pour la conformer aux standards internationaux et aux normes en vigueur dans le monde". Dans ce cadre, le groupe agro-alimentaire privé algérien La Belle et son homologue français Cristal Union, se sont associés pour la réalisation d'une raffinerie de sucre d'une capacité initiale de 350 000 tonnes par an pour un investissement de 7 milliards de dinars, a indiqué l'APS. Localisé dans la commune de Ouled Moussa dans la wilaya de Boumerdès, ce projet de partenariat algéro-français, sera d'une capacité de traitement de 1000 tonnes par jour de sucre roux destinés à la fabrication de sucre (industriel et alimentaire) aux normes internationales, en plus de sous produits exportables comme la mélasse et les écumes, indique la même source. Sa capacité initiale de 350 000 tonnes/an "sera doublée à partir de la 4e année à travers la mise en place d'une deuxième unité", précise-t-on, en ajoutant que le projet prévoit la création de quelque 250 postes de travail. En effet, ce projet faut-il le dire, aspire aussi contribuer à l'amélioration "des pratiques managériales et aussi développer la pénétration des producteurs algériens sur les marchés internationaux. En outre, la concrétisation du projet permettra au groupe français "une entrée sur un marché prometteur avec l'appui d'un partenaire local disposant d'une bonne connaissance de la place et d'un solide réseau de distribution". Enfin, les deux partenaires envisagent d'autres projets dans la filière agroalimentaire;