Alors que l'insécurité alimentaire affecte au moins un septième de la population mondiale, et à la veille de la commémoration du 60e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, le droit à l'alimentation reste éclipsé par d'autres droits qui bénéficient d'un meilleur soutien public ou politique. Le 16 octobre 2007, la FAO célèbrera la Journée mondiale de l'alimentation (JMA) sous le thème: "Le droit à l'alimentation". Par droit à l'alimentation, on entend le droit de tout être humain à avoir un accès régulier à une nourriture suffisante, adéquate sur le plan nutritionnel et culturellement acceptable, pour mener une vie saine et active. Il s'agit du droit de subvenir dignement à ses besoins plutôt que de celui d'être nourri. 850 millions de personnes étant toujours privées d'une alimentation suffisante, le droit à l'alimentation, plus qu'un simple impératif économique, moral et politique, est avant tout une obligation juridiquement sanctionnée. Depuis 1996, à la suite du Sommet mondial de l'alimentation, la FAO a travaillé avec des gouvernements et communautés du monde entier pour la reconnaissance de ce droit fondamental de l'homme. Pour la JMA, diverses manifestations sont organisées dans 150 pays, afin de promouvoir le droit à l'alimentation. Parmi celles-ci figurent, notamment la 27e cérémonie pour la JMA au siège de la FAO le 16 octobre, un marathon "Run-for-Food" le 21 octobre à Rome, une cérémonie spéciale aux Nations unies à New York le 18 octobre, une téléconférence à Washington ainsi que diverses manifestations à l'échelon national, notamment un gala en Espagne, ou encore des événements musicaux et sportifs dans de nombreux autres pays. Constatant la persistance d'un nombre très élevé de personnes sous-alimentées, en juin 2002, le Sommet mondial de l'alimentation : cinq ans après, décida de développer des directives pour soutenir l'action des gouvernements visant à satisfaire le droit de chacun à une alimentation adéquate. En 2004, après d'intensives négociations, les directives sur le droit à l'alimentation furent adoptées à l'unanimité par les membres de la FAO. Cette dernière mit en place une Unité chargée du droit à l'alimentation ayant pour but d'encourager les Etats membres à mettre ces directives en application. Les directives sur le droit à l'alimentation constituent un instrument pratique pour aider les pays dans leur lutte contre la faim. Elles forment un ensemble de recommandations cohérentes portant, entre autres, sur le travail, la terre, l'eau, les ressources génétiques, la durabilité, les filets de sécurité ou encore l'éducation, le tout à l'échelle internationale. Elles encouragent également l'allocation de ressources budgétaires à des programmes de lutte contre la faim et la pauvreté, tels que ceux actuellement entrepris au Brésil et au Mozambique. Les gouvernements, ayant reconnu le droit à l'alimentation, ont le devoir de le respecter, de le protéger et de le satisfaire. Afin de concrétiser les objectifs du Sommet mondial de l'alimentation ainsi que le premier des Objectifs du Millénaire pour le développement (la réduction de moitié de la faim avant 2015), de nombreux efforts doivent encore être déployés pour faire entendre la voix des personnes victimes de la faim et pour renforcer la capacité des gouvernements à respecter leurs obligations.