Le droit à l'alimentation est consacré par la législation internationale à travers «un accès régulier, pour tout être humain, à une nourriture suffisante, adéquate sur le plan nutritionnel et culturellement acceptable, pour mener une vie saine et active». Autrement dit, le «droit de subvenir dignement à ses besoins». Introduit pour la première fois dans la Déclaration universelle des droits de l'homme du 10 décembre 1948, le «droit à l'alimentation» est davantage consacré par la suite avec l'adoption de différents autres textes et mesures. Ainsi,156 Etats ont admis le «droit à l'alimentation» comme obligation juridique en ratifiant le pacte international relatif aux droits économiques. Lors du sommet mondial de l'alimentation en 1996, les chefs d'Etat et de gouvernement se sont engagés à «mettre pleinement en œuvre et à réaliser» progressivement ce droit, afin «d'assurer la sécurité alimentaire pour tous». Malheureusement, comme pour les autres textes adoptés par la communauté internationale dans divers domaines, un fossé s'est creusé entre ces professions de foi et la réalité du terrain…