Dakar, la capitale du Sénégal abrite du 6 au 11 février 2011, le Forum social mondial (FSM), la plus grande rencontre des mouvements altermondialistes. Cependant, selon les informations en provenances de Dakar et reprises par les agences de presse, le FSM semble mal parti. D'après ces informations, le processus de préparation est très en retard, " les commissions mises en place il y a deux ans n'ont pas fait leur travail pour des raisons liées essentiellement à leurs incompétences et leur manque d'expérience. Mais surtout du fait que le nouveau recteur de l'université Cheikh Anta Diop (UCAD) voulait remettre en cause la décisions prise il y a plusieurs mois de mettre à la disposition du Comité d'organisation les locaux de l'université ". Ce problème a été réglé mais les négociations ont pris du temps au détriment de la préparation logistique. Du coup, à une journée de l'ouverture du FSM, le programme n'est pas été encore prêt et la répartition par salles des activités autogérées n'est pas encore faite. La journée du 7 février est dédiée à l'Afrique, des activités autogérées sont prévues les 8 et 9 février, des assemblées thématiques de convergence les 10 et 11. L'Assemblée des mouvements sociaux l'après midi du 10 février, pour finir le lendemain avec la nouvelle " invention " dite " assemblée des assemblées " qu'on ne sait pas encore comment organiser mais qui réunit toutes les assemblées thématiques pour lecture de déclarations respectives. Des chefs et ex-chefs d'Etats, dits progressistes, sont attendus à cette 11 éme édition. On cite en particulier Evo Morales l'actuel président de la Bolivie qui a pris la parole à la séance d'ouverture. Il y aura également la présence du président vénézuélien Hugo Chavez ainsi que l'ex-président brésilien Lula Da Silva. Selon les mêmes sources, ce qui a marqué l'organisation de ce FSM c'est l'organisation de plusieurs caravanes venant en particulier d'Afrique de l'Ouest. Une grande délégation marocaine officielle est venue participer à cette 11éme édition du FSM de Dakar, on parle d'un peu plus de 1000 participants dont les deux tiers n'ont rien à voir avec les mouvements sociaux et les organisations de la société civile. Il s'agit de représentants du ministère de l'Intérieur qui sont venus pour contrer la faible délégation du Front polisario. Deux grandes tentes ont été montées dans l'enceinte de l'université, des autocars sont mis à la disposition de cette fameuse délégation " officielle " venue en grande partie de la ville de Laâyoune. Le FSM, vaste rassemblement d'altermondialistes qui se tient cette année sur fond de contestations opulaires dans plusieurs pays, s'est ouvert par une marche de plusieurs dizaines de milliers de personnes dans la capitale sénégalaise. Le nombre de marcheurs a été évalué à environ 10 000 au début du défilé. A la séance d'ouverture la parole a été donnée au président bolivien Evo Morales, qui s'en est pris au " néolibéralisme " et au " néocolonialisme ", " ennemis des peuples ", en soulignant notamment que les services de base, téléphone, eau lumière, ne devaient jamais être privatisés. " Le capitalisme agonise dans le monde face à la rébellion des peuples. Il souffre d'une crise financière, d'une crise énergétique et nous apporte une crise alimentaire. Et ce sont les pauvres qui doivent payer cette crise du capitalisme ", a soutenu l'ancien syndicaliste bolivien. Evo Morales a par ailleurs affirmé que " les peuples des pays arabes " étaient actuellement en train de " se rebeller contre l'impérialisme nord-américain ". Les participants à cette 11éme édition du FSM débattront durant leurs travaux des moyens à mettre à l "opacité financière, " l'accaparement des terres " ou encore " le pillage des minerais. Continent haute, la première journée était consacrée à l'Afrique et à la problématique de l'accaparement des terres par des conglomérats étrangers. Un accent particulier a été mis sur ce type de " néocolonisation " spéculateur. Cinquante ans après son indépendance, l'Afrique attise en effet les appétits fonciers de nombreux groupes d'Europe ou d'Asiatiques, mais aussi d'Etats comme l'Arabie Saoudite. Selon la Banque mondiale, entre août 2008 et octobre 2009, 42 millions d'hectares ont été rachetés par les pays du Sud. A rappeler que la première édition du FSM a eu lieu au Brésil en 2001, au même moment où s'organisait le Forum économique mondial de Davos, marquant ainsi la naissance du mouvement altermondialistes. Il est à signaler, par ailleurs, que dés le début des années 1990, les contestations, mobilisations et luttes contre le capitalisme dans toutes ses formes ont pris une dimension internationale, et donné naissance à un mouvement anti-mondialisation à l'échelle planétaire. De la lutte des Chiapas au Mexique, à partir de 1994, jusqu'aux mobilisations à Seattle contre le sommet de l'OMC en 1999 ; en passant par plusieurs rencontres et mobilisations contre le G8, le FMI et la Banque mondiale, contre le sommet de Davos, etc. Des centaines de milliers de militants, représentant diverses organisations des différents coins du monde ont pris l'habitude de se rencontrer pour manifester leur colère contre les guerres, contre la domination par le capital. Ayant tous la pleine conviction qu'il faut désormais se " mondialiser " pour pouvoir résister à la mondialisation néolibérale. La naissance du Forum social mondial à Porto Alegre en 2001 va marquer alors le passage de l'anti-mondialisation à l'altermondialisation. Dés lors le mouvement altermondialistes ne cesse de grandir et les Forums sociaux d'essaimer.