Tapis rouge pour Mahmoud Zemmmouri, l'auteur de " 100% arabica ", à l'occasion de la huitième édition du Festival "Cinéma et Migrations" d'Agadir, dans la station balnéaire du Sud du Maroc, qui s'est clôturé hier, après quatre jours de fête. Habitué à ce rendez-vous, Mahmoud Zemmouri est réellement à sa place dans cet hommage qu'on lui a réservé puisqu'il est réputé comme l'un des cinéastes qui s'est longtemps spécialisé dans l'émigration, et çà depuis son fameux "Prends dix mille balles et casse-toi", signé en 1981. Le film très bien accueillis puisqu'il a fait connaitre son auteur, épinglait la loi Stoléru qui octroyait une aide au retour de 10 000 F pour tout travailleur immigré désireux de quitter la France. Cette œuvre abordait également avec un humour grinçant et provocateur, les réactions de jeunes gens nés en France au contact du pays de leurs parents. Par la suite, il y a eu deux autres films dans la même veine, avant d'adapter au cinéma, dans un registre plus grave, "L'Honneur de la tribu", le roman de Rachid Mimouni paru en 1989 aux éditions Robert Laffont. Dix ans après "100% Arabica", le premier film de Mahmoud Zemmouri a être entièrement tourné en France, "Beur, blanc rouge" l'a été pour moitié en Algérie. Bien avant le réalisateur qui vit depuis plus de quarante ans en France a signé "Les Folles années du Twist" (1983), "De Hollywood à Tamanrasset" (1990) et a également campé un petit rôle sous la direction de Steven Spielberg dans le film " Munich. " Ce festival qui est un peu l'équivalent de ce qu'est Le Maghreb des Livres de Paris pour la littérature, s'intéresse surtout aux problèmes de l'émigration et, bien sure, son corolaire l'intégration non pas au sens politique du terme. "Prends dix mille balles et casse-toi" qui colle absolument avec l'esprit de cet événement était projeté à cette occasion tout comme le fut, "Hors-la-loi " de Rachid Bouchareb, un long métrage qui fait sa course aux côtés de quatre autres films pour rafler l'Oscar du meilleur film de langue étrangère. Lors de cette rencontre qui s'est déroulée du 9 au 12 février, près d'une centaine de cinéastes, acteurs, producteurs, critiques et universitaires, marocains et étrangers étaient venus pour participer à cette manif cinématographique que présidait cette année l'acteur franco-camerounais, Eriq Ebouaney, l'une des figures d'origine africaine les plus en vue du cinéma mondial. Le réalisateur Mahmoud Zemmouri avait d'ailleurs occupé le même fauteuil lors de l'édition de 2009. Eriq Ebouaney auteur de brillantes prestations dans plusieurs productions américaines et françaises a, notamment, joué les premiers rôles dans "Lumumba" du Haïtien Raoul Peck ou "Disgrâce" de l'Australien Steve Jacobs, aux côtés de l'Américain John Malkovich. Des films anciens comme "Disgrâce" de l'Australien Steve Jacobs, "Lumumba" du Haïtien Raoul Peck, "Les oubliés de l'Histoire" du Marocain Hassan Benjelloun, "Neuilly sa mère " du Français Gabriel Julien-Laferrière et "Les gars du bled" du Marocain Mohamed Ismail ont été projetés tout au long de ce festival qui a vu également la projection de courts métrages et des documentaires sur la thématique des migrations. Ce rendez-vous cinémathographqiue fut par ailleurs une occasion de débat à l'université de la ville sur la thématique de l'immigration auquel étaient conviés des responsables politiques, des experts, des intellectuels et des acteurs associatifs marocains et étrangers. Parmi les axes qui furent débattus figuraient notamment "les populations migrantes noires et les afro-descendants". Important festival thématique, cette rencontre d'Agadir, même si elle est encore jeune demeure un espace de rencontres entre professionnels du cinéma marocains d'ici et d'ailleurs et une occasion de consolider, chaque année, davantage des liens de partenariat fructueux.