Les relations entre Alger et Londres se renforcent chaque jour un peu plus, se consolident à coup d'intérêts mutuels et au fil des visites qui se succèdent. Les hommes d'affaires britanniques semblent, de plus en plus, séduits par l'Algérie. Une valse de délégations d'hommes d'affaires britanniques entame depuis quelques mois une procession. Un nouveau panel d'hommes d'affaires est attendu à Alger où il séjournera du 16 au 19 avril. C'est ce qu'a annoncé, à l'APS, le directeur général du Conseil d'hommes d'affaires algéro-britanniques (UK ABC). Abderrezzak Osmani affirme qu' "un grand nombre de compagnies britanniques ont contacté "UK ABC" pour faire partie de cette mission commerciale ". Des contacts seraient " en cours entre "UK ABC" et l'Andi afin de faire connaître les possibilités d'investissement en Algérie aux milieux d'affaires britanniques ", affirme le directeur général de l'UK ABC. Parmi ces hommes d'affaires intéressés par notre pays, l'on peut citer les chefs d'entreprise d'Edexel, PM Com, Icom International Matrix, Fasken. Leurs activités s'étendent aux secteurs de l'Energie y compris celles renouvelables, de l'industrie du lait, des banques, des assurances ainsi que celui de l'Education. Leur objectif semble être la mise en place et la création de joint-ventures par le biais de contacts directs avec les chefs d'entreprise algériens. L'initiateur de cette visite estime que "Les Britanniques ont un grand savoir faire dans des domaines divers et cela répond parfaitement à la politique nationale en matière de partenariat étranger, qui favorise le transfert du know how" en ajoutant que "Les deux pays veulent travailler en commun. Les Britanniques sont pragmatiques et recherchent des affaires partout dans le monde et l'Algérie offre d'énormes potentialités avec un marché nouveau". Une précédente délégation composée de 35 hommes d'affaires britanniques, menée par la Middle East Association a séjourné en Algérie durant le mois de janvier dernier. Son directeur général, M. Charles Hollis annonçait fièrement que "Trois partenariats ont été déjà conclus. Ces partenariats ambitionnent de lancer des projets conjoints dans les secteurs de l'éducation et la formation, de l'engineering et celui de l'industrie pharmaceutique". Le chef de cette mission économique, M.Tom Cook, avait estimé, quant à lui, que ce déplacement est "un franc succès" qui s'est soldé par la signature d'un accord dans le domaine du management, dont les négociations sont à un stade "avancé" pour la création d'autres joint-ventures. Plusieurs secteurs ont été ciblés par les hommes de la mission composée de Rolls Royce pour le secteur des générateurs d'énergie, de Massey Fergusson pour les machines et outillage agricoles, ou d'Astra Zeneca, spécialisé dans les produits pharmaceutiques. Ces successives missions confirment l'intérêt porté par la Grande- Bretagne à l'Algérie dont les relations ont connu un développement considérable ces dernières années. Tout a commencé par la question sécuritaire et la lutte antiterroriste. Cet axe a été le levier contribuant au réchauffement des relations bilatérales marquées par un ballet diplomatique suivi de visites officielles. La raison économique aurait supplanté les appréhensions britanniques et élargir leur champ de vision par delà la lutte antiterroriste et la vente d'armes dont des hélicoptères de combat. La visite officielle de deux jours, en octobre 2009 , du ministre britannique de la Défense, Bob Ainsworth, avait permis la signature d'un protocole d'accord concernant les activités militaires axées sur la formation et les échanges entre les deux forces armées, algérienne et britannique, ainsi que de la fourniture de frégates britanniques à la marine algérienne. Le ministre britannique dont le pays cherche à étendre sa coopération à d'autres domaines, tels que les relations politiques, l'énergie et la lutte contre le terrorisme, avait alors déclaré que " Je pourrai dire que le secteur britannique de la Défense et de la sécurité souhaite faire partie d'éventuels plans pour équiper les forces armées algériennes (…). Nous voulons faire du Royaume-Uni un partenaire de l'Algérie dans le long terme pour ce qui est du domaine de la défense, et ce, à travers la mise à sa disposition d'un équipement de qualité et d'un programme complet en matière de formation destiné à s'assurer que le personnel militaire algérien sera formé conformément aux meilleurs normes qui soient ". Dans le même contexte, la partie algérienne avait entamé une visite à Londres à la fin du mois de décembre passé. La délégation algérienne était menée par Rezzag Bara et rentre dans le cadre de la deuxième réunion du groupe de contact bilatéral de coopération algéro-britannique dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et les questions de sécurité connexes. Elle avait permis l'évaluation et l'échange d'analyses et d'informations sur l'évolution de la lutte antiterroriste dans les deux pays et sa projection sur leur environnement régional et international. Il faut dire que depuis la levée de l'embargo sur les ventes d'armes à l'Algérie en 2006, les Britanniques tentent d'approfondir leurs relations militaires avec notre pays. La Grande-Bretagne est classée 5e exportateur d'armes avec 3,98 milliards de dollars et l'Algérie qui a été classée 10e importateur d'armes dans le monde, en a importé pour l'équivalent de 2,16 milliards de dollars, cela sans compter les récentes acquisitions d'une quarantaine d'hélicoptères EH-101 Merlin, fabriqués dans les usines d'Agusta-Westland, à Somerset et représentant le montant global de 5 milliards de dollars.