De par son représentant en la personne de Kamel Chir, l'Algérie a présenté, mercredi dernier, au cours d'une réunion de la Commission du développement social de l'ONU, les résultats de ses réalisations en matière de lutte contre la pauvreté et ce, dans le cadre des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), où on apprend que notre pays a enregistré un taux de pauvreté de moins de 5% de la population. Il est utile de rappeler que le taux de pauvreté générale en Algérie est, quant à lui, passé de 14,1% en 1995, à 12,1% en 2000 et à 5,6% en 2006 pour s'établir à 5% en 2008. Dans son rapport sur le développement humain 2010, publié en novembre dernier, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) a classé l'Algérie parmi les pays à "développement humain élevé" sur la base de plusieurs critères socio-économiques qui composent l'Indice de développement humain (IDH). D'ailleurs, il est très intéressant de savoir, aussi de la par du représentant algérien, que les transferts sociaux en Algérie dépassent un dixième de son PIB alors que le taux de chômage est de l'ordre de 10%. D'autre part, et à titre comparatif, on apprend également que le PIB par habitant en l'Algérie est passé de 1.801 dollars en 2000 à 5.021 dollars en 2008. Ces quelques chiffres et bien d'autres permettent d'assurer qu'en suivant ce même processus, l'Algérie, est bien partie pour atteindre les OMD bien avant la date butoir de 2015. Durant la décennie, 2000-2010, les transferts sociaux de l'Etat ont grimpé de 245 milliards de DA en 1999 à 460 milliards en 2005 pour dépasser les 1 200 milliards de DA (15 milliards de dollars) en 2011. Cela se passe alors qu'on enregistre actuellement une baisse sensible du taux officiel du chômage qui passe de 30% en 1999 à 15,3% en 2005 et à 10% en 2010. Il est utile de remarquer que la politique sociale de l'Algérie n'a été possible que grâce aux deux programmes successifs d'investissements publics, le premier d'un montant de 50 milliards de dollars pour la période allant de 2001 à 2004 et l'autre de 150 milliards de dollars durant la période allant de 2005 à 2009. Cette session de la Commission du développement social, qui se tient au siège de l'ONU depuis le 9 février dernier et ce, jusqu'au 18 du mois en cours, constitue une très bonne opportunité pour les représentants des différents pays dans le monde pour faire le bilan des stratégies adoptées, ces dernières années, en vue d'éradiquer la pauvreté. C'est ainsi que le soutien aux familles représente, à lui seul, en Algérie, plus d'un quart des transferts sociaux pour 2011. Les chiffres prouvent, si besoin est, que l'Etat vise à faire profiter toutes les franges de la société de l'embellie financière. Avec 302,2 milliards (mds) de DA dont 93 mds de DA pour le soutien des prix du lait et du blé et 78 mds de DA pour l'accès à l'eau et à l'électricité, c'est une manière concrète de ce soutien de l'Etat aux citoyens. D'ailleurs est-il aussi nécessaire de préciser que l'Etat algérien a décidé de consacrer annuellement 20% de ses dépenses aux soutiens à l'habitat, aux familles, aux retraites, à la santé et aux moudjahidines, aux démunis et aux autres catégories vulnérables. C'est alors qu'on apprend que les transferts alloués au secteur de l'habitat, ont atteint le chiffre de 282,7 mds de DA absorbant 23,5% de la totalité des transferts tandis que plus de 18% des transferts vont au soutien de la santé avec un montant de 220,6 mds de DA dont la plus grande partie (218,5 mds de DA) est consacrée aux établissements de la santé publique. Par contre, Chir, estime qu' "Il faut réfléchir sur les modalités d'un meilleur ciblage de ces transferts, il n'est peut-être pas juste que tout le monde puisse bénéficier de certaines subventions, quelle que soit sa situation financière", recommande-t-il. Et c'est d'ailleurs dans ce même ordre d'idée que le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, juge "anormal" le fait que "tout le monde" bénéficie des mêmes subventions des prix de certains produits de base. Concernant les derniers chiffres, on note le lancement en 2010 d'un troisième plan quinquennal de dépenses publiques de masse, doté de 286 milliards de dollars dont 40% sont réservés au développement humain, touchant aussi bien l'éducation et la formation que la santé, l'habitat et l'agriculture. L'Algérie semble prête à relever le défi d'un développement où le social et l'économique font bon ménage, tel que préconisent les OMD. L'Algérie 84ème en matière d'IDH sur une liste de 169 pays, dont 43 ayant un développement humain "élevé", 42 "très élevé", 42 "moyen" et 42 à "faible" IDH. Sur la base de ce critère, plafonné à 1, l 'IDH de l'Algérie a été évalué à 0,6777 en 2010, soit plus de l'IDH moyen de l'ensemble des pays arabes qui est de 0,590 et plus de l'IDH moyen mondial évalué à 0,624. Le PNUD a, par ailleurs, observé que, sur la base du rythme avec lequel l'amélioration de l'IDH a évolué entre 1980 et 2010, l 'Algérie était parmi les dix premiers pays les plus rapides. L'IDH de l'Algérie, est passé de 0,443 en 1980 à 0,537 en 1990 et à 0,602 en 2000 avant d'atteindre 0,6777 en 2010, notait l'organisation onusienne en se félicitant du fait que 4,3 % du PIB algérien allait à l'éducation, 3,6% à la santé et 0,1% à la recherche et développement. Pour sa part, Catherine Ferguson, présidente du Comité des organisations non gouvernementales pour le développement social, a présenté le document élaboré par le Forum de la société civile, qui appelle à modifier le modèle actuel de développement, en tenant compte des besoins particuliers de chaque pays, ce qui n'a pas été le cas des politiques imposées à ce jour. La Commission du développement social (CDS), commission fonctionnelle de l'ECOSOC créée en 1946, est devenue l'organe clef de l'ONU chargé du suivi et de la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d'action du Sommet mondial pour le développement social de Copenhague, tenu en 1995. Elle compte 46 membres, élus pour un mandat de quatre ans.