Environ 17 millions d'unités pyrotechniques, d'une valeur de 700 millions de dinars ont été saisies par les services des Douanes en 2010. Selon la Direction générale des Douanes (DGD), ces produits ont été interceptés notamment au port d'Alger, dans les points frontaliers de Maghnia (Ouest) et Tébessa (Est) et même à l'intérieur du pays où des saisies ont été effectuées à Sétif, au niveau des points de contrôle (barrages de douanes. Ils sont généralement importés grâce au concours de prête-noms, et dissimulés dans des conteneurs de marchandises, objet de fausses déclarations. Pour un conteneur de pétards d'une valeur de 2 millions de dinars, les profits réalisés peuvent atteindre les 28 millions de dinars, avance ce même responsable. Les saisies de ces produits, interdits à l'importation, s'intensifient à la veille du Mawlid Ennabaoui avec la saisie, jeudi dernier, au port d'Alger, d'importantes quantités d'une valeur dépassant les 40 millions de dinars. Les produits pyrotechniques saisis ont été dissimulés dans deux conteneurs, ajoute la même source, qui fait aussi état d'une autre saisie de plus de 3.000 unités à Ouargla. Généralement, ces produits proviennent de la Chine, principal producteur, à côté des pays voisins qui servent de zones de transit. L'intérêt grandissant pour ce créneau de fraude est motivé par les gains énormes que procure ce commerce informel, particulièrement florissant durant les fêtes du Mawlid Ennabaoui. Un dispositif de contrôle renforcé est déployé à cet effet par les services des Douanes, à l'approche de la fête du Mawlid Ennabaoui, période qui enregistre un ''pic'' des entrées frauduleuses de ces produits, selon la DGD. Mais, les fraudeurs en général se préparent environ six mois avant cette fête pour constituer leurs stocks, d'où la nécessité pour les services des Douanes de rester vigilants le reste de l'année, indique-t-on. Le décret N° 63-291, du 2 août 1963, portant interdiction de la fabrication et de la vente des pétards et articles pyrotechniques, stipule que la fabrication, l'importation et la vente sur le territoire national des pétards et de tous articles pyrotechniques sont prohibées. Le même décret précise que le jet des pétards sur la voie publique est également interdit. Un rapide tour du côté du marché Tnach (12) à Belouizdad (Alger) permet, pourtant, de constater l'engouement suscité par ces produits malgré leur cherté. Si le paquet de 40 pétards et de nawallat (cierges magiques) sont cédés respectivement à 70 et 50 dinars, le prix de certains feux d'artifice atteint les 150 dinars, voire les 250 dinars pour les plus puissants. "Tout dépend de leurs effets lumineux, leur portée et le temps qu'ils mettent à brûler", explique un jeune vendeur, ajoutant que certaines "fusées" émettent des feux multicolores.