La Déclaration d'Oran, sanctionnant les travaux des pays méditerranéens du dialogue 5+5 intègre le réalisme du développement des énergies renouvelables. Une vingtaine de thèmes, dont l'efficacité énergétique par le recours aux énergies nouvelles et renouvelables, les potentiels énergétiques existants et leur valorisation, les interconnexions électriques, le plan solaire méditerranéen (Transgreen), les enjeux environnementaux à l'ère de l'évolution dans le domaines des énergies alternatives aux hydrocarbures ont lieu à l'adoption de la " Déclaration d'Oran ", ouvrant la voie à une coopération renforcée entre les pays des deux rives de la Méditerranée occidentale. La Déclaration d'Oran, mémorandum en 47 points définissant plusieurs engagements à prendre par les pays membres, reconnait notamment que l'énergie est un élément moteur pour le développement de la région méditerranéenne et que la mise au point, la production et le développement des énergies renouvelables constituent un enjeu essentiel. Aussi et dans le débat actuel sur le rôle des énergies renouvelables dans le futur système d'approvisionnement énergétique européen, des projets, tels que Desertec et le " Plan solaire méditerranéen ", envisagent l'exploitation du grand potentiel énergétique solaire et éolien de l'Afrique du Nord pour approvisionner l'Europe en électricité verte. Ces projets proposent l'installation de grandes stations solaires, des parcs éoliens ainsi qu'un réseau électrique international pour le transport de l'électricité vers l'Europe. Les deux initiatives lancées par les deux pays les plus influents au sein de l'Europe des 27 pour fournir au continent européen l'énergie électrique qui proviendrait des installations solaires en plein désert algérien, pourraient être concurrencées, directement par une autre initiative qui émanerait du gouvernement algérien. La France avec son projet Transgreen, qui sera probablement intégré dans le plan solaire méditerranéen dans le cadre de l'Union pour la Méditerranée, et le projet allemand Desertec, devront faire mieux pour faire adhérer l'Algérie à ces projets qui nécessitent des fonds colossaux. Doté d'un fort potentiel d'ensoleillement et sa situation géographique, notre pays est un partenaire incontournable dans la mise en œuvre des plans solaires transméditerranéens. Actuellement en valse-hésitation à rallier l'un de ces projets, l'Algérie veut donner la primauté à son propre programme solaire. Pour reprendre les propos du président-directeur général du groupe Sonelgaz, M. Noureddine Bouterfa, "l'Algérie compte développer sa propre stratégie de développement des énergies renouvelables". Il faut savoir, dans ce sens que Sonelgaz compte investir dans la production d'énergie électrique d'origine solaire. A cette fin, sa filiale SPE, qui contrôle 75% des capacités de production d'électricité, est chargée d'installer entre 2013 et 2020 une capacité de production d'électricité d'origine solaire totalisant 365 MW. Le rythme de réalisation sera de 10 MW en 2013 puis 50 MW/an à partir de 2014. Dans ce sens, entre 90 et 120 milliards de dollars seront investis par notre pays dans les énergies renouvelables à l'horizon 2030. Selon une présentation du ministre de l'Energie lors du Conseil des ministres tenu jeudi dernier, le développement de la production d'électricité par le biais des énergies renouvelables sera conduit en trois étapes successives. Ainsi, les années 2011 à 2013 seront consacrées à la consolidation des données, à travers des études et des projets pilotes destinés à tester les différentes technologies à mettre en œuvre. Les années 2014 et 2015 connaîtront, quant à elles, le lancement substantiel des investissements requis qui seront accrus afin d'atteindre, à l'horizon 2030, la production de 22.000 MW d'électricité par la voie d'énergies nouvelles et renouvelables, soit plus du double des capacités actuelles par le recours au gaz naturel. ''Le développement de l'efficacité énergétique nécessitant d'importants investissements permettra d'économiser près de 600 milliards de mètres cubes de gaz sur 25 années'', souligne le Conseil. ''La moitié de ce volume sera ainsi conservée pour les prochaines décennies'', relève encore le Conseil des ministres dans son communiqué, précisant que '' l'autre moitié exportée générera pour le pays des recettes minimales supplémentaires estimées à 200 milliards de dollars au cours des 25 prochaines années''. En outre, la politique énergétique nouvelle sera accompagnée du développement d'une industrie de sous-traitance locale dans les énergies nouvelles, à même de générer durant la décennie un minimum de 100.000 emplois à haute valeur ajoutée. Le président de la République a aussi ordonné au gouvernement de mobiliser, sur la période triennale, un montant de 2 milliards de dinars pour la réalisation des études ainsi qu'une enveloppe de 12 milliards de dinars nécessaire à la subvention de l'électricité qui sera produite par les réalisations expérimentales d'énergies nouvelles et renouvelables. En outre, le gouvernement est chargé de faciliter la mobilisation de plus de 50 milliards de dinars de crédits bancaires à des conditions avantageuses, pour permettre la réalisation des unités expérimentales durant les trois années. Le chef de l'Etat a, par ailleurs, donné son accord pour la création d'un Commissariat des énergies nouvelles en ordonnant que des dispositions soient prises pour assurer la fédération des compétences et des connaissances nationales disponibles dans les centres de recherche scientifique en rapport avec ce dossier. Le Conseil des ministres a également décidé d'introduire dans le prochain projet de loi de finances l'allocation de 1% de la fiscalité tirée des hydrocarbures au développement de ces énergies et à la promotion d'une utilisation plus efficace des énergies d'origine conventionnelle.