Le développement des énergies renouvelables en Algérie fait de nouveau l'objet d'un "brainstorming" (atelier), ouvert samedi, à Alger, avec en perspective une "vue très claire" sur la marche à suivre pour augmenter la part de ces énergies dans le paysage énergétique national. Cette rencontre de deux jours, qui se tient à l'initiative du ministère de l'Energie et des Mines, doit examiner, notamment, les moyens de développer ces énergies et identifier par là même les contraintes qui en freinent l'émergence malgré l'existence d'un potentiel national "très important", en particulier dans le solaire. D'autre part, le programme de cette rencontre, organisée sous le thème "Managers et spécialistes en gestion : des métiers qui s'apprennent", comprend les interventions du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, ainsi que des cadres étrangers de sociétés pétrolières comme Statoil, Esaa, Essec et BP. Il prévoit, également, les interventions des cadres du secteur de l'énergie sur les expériences de Sonatrach, Sonelgaz et Ferphos ainsi qu'une table ronde sur la préparation des managers et la formation des spécialistes dans les domaines de la gestion. Cependant, "l'identification des contraintes liées au développement des énergies renouvelables et une réflexion profonde sur les meilleures manières qui favoriseraient la synergie entre les différents acteurs dans ce domaine, constituent la clef de voûte de la stratégie de développement des énergies renouvelables", a souligné le secrétaire général du ministère, Fayçal Abbas, à l'ouverture des travaux. A ce sujet, M. Abbas ajoute que l'implication des différents acteurs intervenant dans le domaine des énergies renouvelables en Algérie (l'environnement, l'agriculture, la recherche-développement ainsi que le secteur privé) est "indispensable" à un bon développement de ces énergies dont l'utilisation ne dépasse pas actuellement 1 % dans le bilan énergétique national. Il a rappelé, à cet égard, les actions entreprises par le secteur pour encourager ces énergies, citant notamment le décret sur les coûts de diversification qui prévoit des avantages significatifs pour l'électricité produite à partir des énergies renouvelables et des primes pouvant aller jusqu'a 300 % du prix de l'électricité classique. Dans ce contexte, l'orateur a également cité l'électrification d'une vingtaine de villages isolés en énergie solaire dans le Sud, en exécution du programme national d'électrification rural 1995-1999. Un autre programme de même nature sera réalisé dans le cadre du programme national 2006-2010, a-t-il dit. D'autre part, le directeur des énergies renouvelables au ministère, Lakhdar Benazouz, a relevé la faiblesse de ces énergies dans le bilan énergétique national puisqu'elles ne représentaient que 0,02 % de la consommation nationale d'électricité (-5 GWH), un taux "très faible par rapport aux pays voisins". L'objectif du secteur est de ramener ce taux à 6 % d'ici 2015, d'autant, plus que le potentiel existant notamment le solaire, est "le plus important de tout le Bassin méditerranéen". Ce potentiel est estimé, selon lui, à 169 440 Twh/an soit cinq mille fois la consommation algérienne en électricité et 60 fois la consommation de l'Europe des 15 (3 000 Twh/an). Afin de développer cette énergie, il a rappelé aussi le lancement de projets de chauffage solaire pour équiper 5 500 foyers en chauffe-eau solaires et de projets hybrides tels que celui de la centrale hybride de Hassi R'mel, d'une capacité de 150 Mw (dont 25 % solaire), en cours de réalisation et aussi la ferme éolienne d'une capacité de 10 Mw en cours d'appel d'offres. Quant aux contraintes, il a en outre, cité notamment les coûts élevés de production de cette énergie ainsi que la nécessité de la mise en place de mécanismes de soutien et l'existence d'un marché. Et pour finir, ce brainstorming, sanctionné par des recommandations susceptibles de " permettre de dégager une vue très claire sur la démarche qui permettrai aux énergies renouvelables de jouer le rôle qui leur revient dans le paysage énergétique national ", estiment les organisateurs.