Les relations économiques entre la Grande-Bretagne et l'Algérie n'arrivent toujours pas à décoller. Quelles en sont les raisons ? Selon Lady Olga Maitland, présidente du Forum mondial "Défense et sécurité" et présidente du Conseil d'affaires algéro-britannique, en visite à Alger cette semaine, le facteur essentiel qui a freiné le développement des relations économiques et commerciales des deux pays, c'est à la fois la perception négative de la communauté d'affaires britannique, qui est en fait une perception incorrecte de l'image de l'Algérie et également les lenteurs bureaucratiques. La communauté d'affaires britannique, explique-t-elle dans une interview accordée au Quotidien d'Oran, disait toujours que l'Algérie est un pays très difficile, très compliqué, mais aussi qu'il est très instable. "C'est une perception négative et qui est, à mon sens, aujourd'hui fausse" a-t-elle affirmé, et d'ajouter : "c'est là justement qu'intervient mon rôle qui consiste à corriger cette image". Toutefois, depuis deux années au moins, force est de constater qu'il existe un intérêt chez un certain nombre d'entreprises britanniques dans le domaine commercial. Lady Olga Maitland cite l'exemple de British Telecom qui va travailler en partenariat avec Algérie Télécom. L'objectif de cette alliance stratégique et d'essayer de transférer le savoir-faire et la technologie, mais aussi l'expertise et créer une force assez puissante pour pouvoir exporter ensemble la technologie à partir de l'Algérie. "British Telecom considère que l'Algérie peut être un "Hub technologique" dans la région", a souligné la présidente du Conseil d'affaires algéro-britannique. Il y a également le projet de "Nuthemberia University", a-t-elle ajouté, qui permettra aux Algériens de partir en Grande-Bretagne pour apprendre la langue anglaise professionnelle. Néanmoins, ce qui intéresse Lady Olga Maitland, ce n'est pas tant la partie commerciale et vente, mais aussi de ramener des entreprises importantes pour investir en Algérie d'autant plus que tous les secteurs sont demandeurs. La présidente du Forum mondial "Défense et sécurité" a déploré par ailleurs les entraves bureaucratiques qui freinent le partenariat entre les deux pays. "Quand on voit par exemple le dossier de "Nuthemberia University", ça fait 15 mois que cela dure, et cela fait un an que British Telecom attend" a regretté la représentante britannique. Ces cas sont malheureusement assez fréquents en Algérie. Les Algériens, a souligné Lady Olga Maitland "doivent prendre des décisions assez rapidement et doivent se mettre dans le circuit". Les décisions centralisées, trop de bureaucratie et le manque de réactivité paralysent les affaires. Et il est très connu que les anglo-saxons sont très à cheval sur ces questions et ont une manière de faire qui est très différente de celle des Méditerranéens. Il n'existe que les grandes compagnies qui peuvent attendre et patienter. Le reste ne peut pas indéfiniment attendre. C'est l'avis de la présidente du Conseil d'affaires algéro-britannique que beaucoup d'opérateurs nationaux ou étrangers partagent d'ailleurs.