«Nous allons corriger la perception du risque Algérie à la Bourse de Londres» Un Conseil d'affaires algéro-britannique, dont le siège sera à Alger, verra bientôt le jour. C'est ce qui a été décidé à l'issue du forum d'affaires algéro-britannique qui a eu lieu avant-hier et hier à l'hôtel Hilton. Annoncé par Lady Olga Maitland, lors de la conférence de presse finale, ledit Conseil est appelé à regrouper des entreprises anglaises et algériennes. Selon l'ancienne parlementaire, membre du parti conservateur, cette instance économique mixte aura pour principale mission de «booster le domaine des affaires entre l'Algérie et la Grande-Bretagne». M.Michael Thomas, directeur du commerce extérieur de l'Association du Moyen-Orient (MEA, Middle East Association), semble, quant à lui, convaincu du succès que remportera le Conseil, puisqu'il a annoncé l'adhésion de nombreux opérateurs économiques à l'initiative. «Un bon nombre d'entreprises algériennes, dont Algérie Télécom, se sont empressées de joindre ce Conseil», dès l'annonce de sa création, confirme, pour sa part, M.Colin Kilkelly responsable de «First magazine», organisateur du forum, parrainé, faut-il le souligner, par le président de la République. L'Algérie et la Grande-Bretagne signent ainsi une nouvelle étape de leur coopération. Laquelle bénéficie d'un soutien politique certain. Et pour preuve, Lady Olga Maitland a eu un entretien avec le chef du gouvernement où la volonté de raffermir les liens entre les deux pays a été réitérée. Des liens qualifiés par bon nombre d'observateurs de stratégiques, notamment dans le domaine des hydrocarbures. L'Angleterre a pris, dans ce domaine, une option très sérieuse pour le gaz algérien qui alimentera ce pays sur 20 ans sur la base d'un contrat d'une valeur annuelle d'un milliard de dollars. Cela dit, hormis ce secteur, les investissements directs anglais, en termes d'apport de capitaux font quelque peu défaut en Algérie. Cette défaillance devrait être, en principe, dépassée grâce à la mise en place du Conseil d'affaires algéro-britannique, d'autant que la délégation anglaise, qui a pris part au forum, affiche de l'«enthousiasme à l'égard du programme de privatisation adopté par l'Algérie». Selon le directeur général du commerce extérieur de l'Association du Moyen-Orient, «ce programme de privatisation a montré des perspectives qui ont séduit les investisseurs britanniques et il s'agit pour les compagnies de Grande-Bretagne de s'amarrer à cet ambitieux projet». Cet intérêt relève d'une stratégie britannique de diversifier ses partenaires. «Le tour de l'Afrique du Nord est arrivé après que le Royaume-Uni eut longtemps focalisé son attention sur la région du Moyen-Orient», a précisé M.Thomas, dont le pays est en passe de lancer une vaste initiative en direction de l'Afrique pour venir en soutien au Nepad. Laquelle initiative sera couronnée par la réunion du G8 que préside actuellement la Grande-Bretagne. Il sera essentiellement question du continent noir, avec une prime pour l'Algérie, puisque dans cette même rencontre un dossier réalisé par First Magazine entièrement consacré à l'économie algérienne sera distribué aux participants. Pour l'heure, les Anglais montrent de l'intérêt pour les secteurs des banques, du dessalement de l'eau, de l'éducation ainsi que la construction de l'autoroute Est-Ouest. Seul petit obstacle que les conférenciers ont relevé est l'usage peu courant de l'anglais en Algérie. Cependant, ils affirment que des officiels algériens ont prévu une série de stages d'initiation à cette langue, à l'attention des milieux d'affaires algériens. Quant à la promesse faite par les membres de cette délégation, elle se résume à «corriger la perception du risque Algérie à la Bourse de Londres», a précisé Mme Maitland. Notons enfin, que cette manifestation économique sera suivie d'une «autre rencontre» prévue au mois de novembre prochain à Londres.