Au moment où on évoquait avec insistance la possibilité d'augmenter les prix de l'électricité et du gaz, le Premier ministre, M. Ahmed Ouyahia, avait reconnu que l'introduction des nouvelles énergies en Algérie signifie "plus d'austérité dans l'utilisation des énergies conventionnelles dans la mesure où le prix de ces énergies sera plus élevé". Mais, le Premier ministre avait ensuite bien précisé que "Sonelgaz, sans le soutien de l'Etat, aurait fait faillite" avant d'ajouter que cela "ne veut nullement signifier qu'une augmentation dans les prix de l'électricité et du gaz sera pratiquée prochainement". Et voilà qu'aujourd'hui, c'est au tour du P-DG du groupe Sonelgaz, M. Noureddine Bouterfa qui réaffirme cette décision en déclarant, jeudi dernier, à la Radio nationale chaîne II qu'''Il n y aura pas d'augmentation des prix de l'électricité et du gaz, après les dernières mesures annoncées par le Conseil des ministres, relatives au financement de l'investissement''. D'ailleurs, le PDG de Sonelgaz avait indiqué lors de son dernier passage au Forum d'El Moudjahid : " Nous ne sommes pas une entreprise qui fait des bénéfices, mais ce que nous gagnons nous l'investissons ". Par ailleurs, selon le PDG du groupe Sonelgaz, les créances du groupe s'établissent à 47 milliards de DA, alors que l'utilisation illicite d'électricité ou le '' vol d'électricité'' coûte à l'entreprise entre 8 et 10 milliards de DA par an. De son côté, et dans le même ordre d'idée, le premier responsable de la Commission de régulation de l'électricité et du gaz (CREG), Nadjib Otmane, avait alors précisé, en outre que le dossier est " entre les mains du gouvernement qui veut l'examiner dans le détail " et décidera de l'issue à donner à cette demande. C'est ainsi que le PDG de la Sonelgaz M. Bouterfa avait précisé à la Chaine II qu'un ''compromis avec le gouvernement a été trouvé'' tout en indiquant que le groupe comptait auparavant sur ''le relèvement de ces prix'' pour couvrir ses besoins d'investissement. Seulement, il y eu accord et c'est ainsi qu'il a été convenu que ''Le Trésor sera chargé de mettre à notre disposition (les entreprises, ndlr) une ligne de crédits sur vingt ans, ce qui va nous garantir le financement de notre programme d'investissements'', a souligné M. Bouterfa. Et c'est à la suite de cet accord et cette nouvelle disposition que le PDG de Sonelgaz déclare, très à l'aise qu ''il n y a donc aucun besoin pour demander une augmentation des prix'' de l'électricité et du gaz ". Plan national des énergies nouvelles et renouvelables Il est très important de relever ce grand projet de l'Algérie qui a décidé d'investir environ 60 milliards (mds) de dollars d'ici à 2030 pour développer la production des énergies renouvelables (ENR). Ainsi, le PDG du groupe Sonelgaz, M. Noureddine Boutarfa, a précisé que " Ce montant déjà énorme, pourrait atteindre 70 mds de dollars et sera consacré uniquement à la production de 12.000 MW d'électricité solaire destinés au marché nationall, a précisé M. Boutarfa à la Radio nationale. Sonelgaz, chargée de la mise en oeuvre de ce programme, prévoit déjà d'atteindre 650 MW d'électricité produite à partir de ces énergies alternatives en 2015 et compte porter cette production à 2.700 MW à l'horizon 2020 et 12.000 MW en 2030, précise le dirigeant de Sonelgaz, dont le groupe s'est lancé dans un vaste programme d'industrie solaire en Algérie. Ainsi, le coût global des projets prévus pour le marché local et l'exportation pourrait avoisiner les 120 mds de dollars pour produire 22.000 MW en 2030, précise encore M. Boutarfa, ajoutant que ces projets pourraient créer à terme près de 200.000 emplois directs et indirects. D'ici à 2030, le taux de pénétration en énergies renouvelables en Algérie avoisinera les 40%, selon le PDG de Sonelgaz qui annonce également le développement d'un système de comptage pour les ménages qui désirent produire leur propre électricité. Et en évoquant ce plan national des énergies nouvelles et renouvelables, adopté en conseil des ministres, et dont la Sonelgaz est chargée de sa mise en oeuvre, M. Bouterfa a souligné que sur les 200.000 emplois directs et indirects qui seront générés par ce programme, ''la moitié profitera aux PME et aux micro-entreprises.'' L'usine de production des panneaux photovoltaïques de Rouiba, dont la réalisation a été récemment attribuée par voie d'appel d'offres à une société allemande, va créer à elle seule ''600 emplois permanents'', selon M. Bouterfa. Et pour encourager les sociétés locales, le PDG de la Sonelgaz a annoncé, par ailleurs, qu'à partir de ''cette année, le volet transport d'électricité, que ce soit le montage d'équipements ou la réalisation, sera exclusivement réservé aux entreprises algériennes'' , affirmant que ''des mesures radicales (seront prises) au profit de l'emploi en Algérie.'' Rappelant que le groupe Sonelgaz rencontre d'énormes difficultés liées au foncier pour développer son réseau, il a promis que ''la qualité des services offerts par la Sonelgaz sera améliorée davantage.''