D'un côté, on dit que seule la concurrence peut mener à la prospérité, alors que l'on sait que toute concurrence détruit les solidarités car il faut que fatalement, de celle-ci, il en découle des vaincus et des vainqueurs, très peu de vainqueurs et une masse de vaincus. Dès lors qu'il est connu et qu'il a même été observé à travers les écrans de TV que les dirigeants de grandes puissances se plaignent souvent de la concurrence qu'ils considèrent comme déloyale et qui aboutit à des délocalisations douloureuses en termes de chômage par perte d'emplois directs et d'emplois indirects, en termes de retombées sociales sur les populations avoisinantes, le DG du FMI, dans ses recommandations, n'avait pas tenu compte de la concurrence qui se développe sans pitié. Une mise à niveau de l'économie et des entreprises dans un contexte où concurrence s'entend comme guerre ? La concurrence est désormais approchée comme étant une sorte de guerre commerciale qui a, avec la guerre militaire, bien des points communs. Dans une guerre économique, on ferme les entreprises qui coulent, et celles-ci sont fort nombreuses et dans la guerre tout court, on détruit des usines à partir du ciel. Là, le résultat est le même, on détruit les instruments du développement, avec toutes les conséquences qui en découlent. Il ne faudrait pas occulter qu'il est plus facile de détruire que de construire et pire encore, de reconstruire. On produit un chômage de masse dans les deux cas, et même parfois un retour à l'âge de pierre. Il y en a même qui sont exclus de toute concurrence car ils sont déjà pauvres de naissance à la fois pour les individus qui n'héritent pas de la prospérité et pour les Etats dépourvus de maîtrise de la technologie et qui sont sortis du colonialisme avec la notion de terre brûlée. Peuvent-ils bien négocier l'avenir économique, et surtout les règles du jeu économique, tout cela dans un contexte qui ne favorise pas ceux qui sont dans cette situation ? La concurrence divise et non pas unit, aussi bien à l'intérieur des Etats qu'entre les Etats et il n'y a qu'à faire le constat que la prospérité n'est pas un phénomène transfrontalier malgré ce que nous promettent les pays riches qui deviennent encore plus riches quand on rentre dans le système qu'ils ont unilatéralement choisi de mondialiser. En tout cas, on ne devrait pas oublier que le président Bouteflika lui même, a dit que la "mondialisation nous est imposée". Le "nous" ne désigne pas que l'Algérie. Malheureusement, les ultra libéralistes ont créé une situation où il n'y a pas tellement une alternative à celle-ci. Ce ne sont pas les Etats du Tiers-monde qui manifestent ou adhèrent au courant anti-mondialiste mais les opinions publiques structurées.