En janvier 2007, le négociateur en chef disait que l'Algérie était au stade avancé des négociations avec l'OMC et que celle-ci pourrait rejoindre cette organisation en 2007 car "il ne resterait que quelques questions" à régler. Aujourd'hui, nous n'y sommes pas encore, et bien des observateurs disent que c'est tant mieux, car les dès sont pipés d'avance. Comment concilier entre les obligations découlant des négociations avec l'OMC et les déclarations généreuses émises par les pays les plus riches du monde ? Les pays les plus riches s'engagent, comme toujours d'ailleurs à augmenter le flux des aides publiques en faveur des pays en développement et à pratiquer chez eux une politique de plus grande ouverture de leurs marchés aux produits de ces derniers. Les réflexions, paraît-il engagées sur ce plan, n'ont pourtant pas abouti sur des mesures concrètes. Les pays les plus riches, pourtant incitent les moins riches et les plus pauvres, c'est-à-dire les pays en développement, à ouvrir leur économie à la concurrence tout en sachant qu'il va s'agir d'une concurrence déloyale. Concurrence quand les vainqueurs et les vaincus sont connus d'avance et qu'on sache très bien qui va aller se sacrifier à l'abattoir et qui va en profiter ? Pour ce qui concerne l'OMC, il y a là également des contradictions avec un côté cour et un côté jardin. L'OMC s'est engagée à développer les échanges dans le sens de la réduction de la pauvreté pour amener celle-ci à la moitié de ce qu'elle est à l'horizon 2015. C'était un engagement pris à Doha en 2000. Coup d'épée dans l'eau, effets d'annonce du moment. Et pourtant, les négociations bilatérales d'adhésion ne tiennent pas compte de la situation économique, ou plutôt de la santé économique du pays en développement qui négocie avec les pays riches. Comment pouvoir réaliser l'objectif de la croissance et du développement durables dans un monde dans lequel les échanges se feront librement, d'après ce qui est envisagé, librement c'est-à-dire sans barrière de protection en faveur de pays qui verront leur industrie et leur dispositif d'emplois s'effondrer inéluctablement ? Il ne s'agit pas de se pencher sur les questions de développement, mais sur la libéralisation du commerce exclusivement, comme d'ailleurs l'atteste le sigle de l'organisation mondiale.Quelle équité quand les mêmes règles de l'organisation s'appliquent aux puissants comme aux faibles ? Le fonctionnement des échanges est qualifié d'impartial et transparent avec l'élimination supposée du traitement discriminatoire dans les relations commerciales internationales.