Les prix des matières premières alimentaires ont connu des fortunes diverses cette semaine, le sucre baissant toujours plus, alors que le cacao grimpait à un sommet depuis 32 ans à New York et que l'arabica montait à un niveau record depuis près de 34 ans. Les cours du sucre ont poursuivi leur dégringolade cette semaine, pliant sous le poids de perspectives d'une récolte abondante au Brésil, le premier producteur mondial, notaient des analystes. Jeudi, la tonne de sucre a chuté jusqu'à 689,30 livres sterling à Londres, un plus bas depuis trois mois, et à New York, la livre de sucre est tombée à 26,90 dollars, son niveau le plus faible depuis le 30 décembre 2010. "Les cours du sucre blanc sont particulièrement sous pression, du fait d'une demande faible et d'une offre abondante en provenance de Thaïlande et d'Inde", respectivement cinquième et deuxième producteurs mondiaux, expliquait Mme Haque. Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en mai valait 699,50 livres sterling vendredi vers 15H30 GMT contre 722,10 livres une semaine auparavant vers 15H00 GMT. Sur le NYBoT-ICE américain, la livre de sucre brut pour livraison en mai cotait 27,64 cents contre 28,72 cents le vendredi précédent. Les cours du cacao brune ont accentué leurs gains cette semaine, portés par un regain de tensions politiques en Côte d'Ivoire, premier producteur mondial, alors que le pays est divisé, depuis un scrutin présidentiel fin novembre, entre le président sortant Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, reconnu par la communauté internationale. "La hausse continue des cours du cacao est portée par le bourbier politique dans lequel s'enfonce la Côté d'Ivoire", expliquait Sudakshina Unnikrishnan, analyste chez Barclays Capital. La crise entre M. Gbagbo et M. Ouattara a été marquée depuis le week-end dernier par un regain de violences, avec plus d'une dizaine de morts dans des affrontements entre les camp rivaux, essentiellement dans la plus grande ville du pays, Abidjan. Le prix de la fève brune est monté vendredi jusqu'à 3648 dollars la tonne à New York, un sommet depuis le 12 janvier 1979. A Londres, le cours de la tonne de cacao a grimpé mardi jusqu'à 2378 livres sterling la tonne, son niveau le plus élevé depuis fin juillet 2010 et se rapprochant d'un record depuis 33 ans atteint en juin. Le gouvernement de M. Ouattara a annoncé mardi la prolongation jusqu'au 15 mars l'arrêt des exportations de cacao du pays, décrété le 24 janvier, un appel respecté par les grands négociants et chocolatiers mondiaux. Sur le Liffe de Londres, la tonne de cacao pour livraison en mai valait 2 371 livres sterling vendredi vers 15H30 GMT (16H30 HEC) contre 2249 livres la tonne le vendredi précédent vers 15H00 GMT. Sur le NYBoT-ICE américain, le contrat pour livraison en mai valait 3 637 dollars la tonne contre 3 465 dollars le vendredi précédent. Les cours du café se sont stabilisés en fin de semaine, après s'être hissés à de nouveaux sommets, portés par un regain d'intérêt des investisseurs spéculatifs et de demande industrielle. A New York, l'arabica est monté mardi jusqu'à 278,40 cents la livre, un niveau record depuis fin mai 1977. Le même jour, la tonne de robusta a quant à elle atteint à Londres 2 417 dollars, son plus haut niveau depuis mi-mars 2008. Les torréfacteurs n'ont pas les stocks suffisants pour couvrir leurs besoins et doivent se précipiter sur chaque accès de faiblesse des cours pour effectuer leurs achats, ce qui entraîne les prix encore plus haut, expliquait Kona Haque, analyste chez Macquarie. Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en mai ressortait à 2328 dollars vendredi vers 15H30 GMT contre 2 339 dollars le vendredi précédent vers 15H00 GMT. Sur le NYBoT-ICE, la livre d'arabica pour livraison en mai cotait 266,55 cents à New York contre 270,25 cents le vendredi précédent.