Les prix des matières premières alimentaires ont connu une semaine agitée, le cacao rebondissant vivement après être tombé à son plus bas niveau depuis plus d'un an, tandis que l'arabica cédait un peu de terrain et que le sucre se repliait après un plus haut depuis 6 mois et demi. Les cours du cacao ont poursuivi lundi leur dégringolade entamée depuis fin juillet, tombant jusqu'à 1819 livres sterling la tonne à Londres et 2.579 dollars la tonne à New York, leurs plus bas niveaux depuis septembre et juillet 2009 respectivement. Le marché s'est ensuite nettement repris sur le reste de la semaine, profitant selon les experts de la revue spécialisée The Public Ledger d'un regain d'achats par les investisseurs spéculatifs, la baisse des prix étant de nature à encourager une vague d'achats à bon compte. Cependant, "il y a peu de choses" dans les fondamentaux du marché susceptible d'alimenter un rebond durable des cours, ont-ils ajouté, rappelant la prévision d'une prochaine récolte extrêmement abondante en Côte d'Ivoire, premier producteur mondial. Sur le Liffe de Londres, la tonne de cacao pour livraison en décembre cotait 1900 livres sterling vendredi vers 14H00 GMT (16H00 HEC) contre 1853 livres la tonne pour la même échéance le vendredi précédent vers 15H00 GMT. Sur le NYBoT-ICE US, le contrat pour livraison en décembre valait 2788 dollars la tonne contre 2641 dollars une semaine plus tôt. Pour ce qui est du café, le robusta coté à Londres est tombé lundi à 1570 dollars la tonne, son plus bas niveau depuis le 23 juin, avant se reprendre vivement et de terminer la semaine en hausse. L'arabica à New York, pour sa part, a repris son souffle après avoir être monté la semaine précédente à un nouveau record depuis treize ans. Les prix de l'arabica devraient cependant restés soutenus à court terme, "en raison d'un rétrécissement de l'offre de fèves de qualités et d'un intérêt solide des investisseurs spéculatifs", tempéraient les experts de Commerzbank. "Les cours reflètent les incertitudes persistantes sur l'approvisionnement de café à court terme: de mauvaises conditions climatiques pourraient affecter les perspectives de la récolte 2010-2011 au Vietnam et dans certains pays d'Amérique centrale", expliquait de son côté Nestor Osorio, directeur exécutif de l'Organisation internationale du Café (ICO) dans son rapport mensuel. Une sécheresse prolongée au Brésil, premier exportateur mondial, pourrait par ailleurs toucher la récolte d'automne, soulignaient plusieurs analystes. La production mondiale 2009-2010 devrait avoisiner les 120 millions de sacs, soit une baisse de 6,6% sur un an, en raison déjà de conditions météorologiques défavorables dans les principaux pays producteurs, selon l'ICO. Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en novembre ressortait à 1660 dollars vendredi vers 14H00 GMT contre 1588 dollars le vendredi précédent vers 15H00 GMT. Sur le NYBoT-ICE US, la livre d'arabica pour livraison en décembre s'échangeait à 190,75 cents vendredi à New York, contre 192,60 cents la tonne une semaine auparavant. Pour leur part, les cours du sucre ont hésité cette semaine, grimpant mercredi à 648 livres la tonne à Londres et 24,88 cents la livre à New-York, leur plus haut niveau depuis début mars, avant de se replier vivement en fin de semaine, pâtissant d'un mouvement de prises de bénéfices. Le marché "reste soutenu par les perspectives d'un rétrécissement de l'offre et des effets potentiels de la sécheresse sur la récolte du Brésil", premier producteur mondial, tempérait Sudakshina Unnikrishnan, analyste de Barclays Capital. Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en décembre valait 613,10 livres vendredi vers 14H00 GMT, contre 631,10 livres pour le contrat pour livraison en octobre le vendredi précédent vers 15H00 GMT. Sur le NYBoT-ICE américain, la livre de sucre brut pour livraison en octobre valait 24,79 cents, contre 22,96 cents pour la même échéance une semaine plus tôt. De leur côté, les prix du coton ont poursuivi leur progression et atteint de nouveaux sommets depuis 15 ans au cours de la semaine écoulée à New York, dopés par l'étroitesse des réserves actuelles alors que nombre de pays sont confrontés à des problèmes de production. Le contrat pour livraison en décembre est monté vendredi 97,80 cents, son plus haut niveau depuis juin 1995. Vendredi vers 15h30 GMT (11h30, heure de Montréal) il s'échangeait à 97,42 cents, contre 91,29 cents sept jours plus tôt. "Le marché du coton actuel nous rappelle le jeu des chaises musicales", ont observé les analystes de Plexus Cotton. L'Inde, deuxième exportateur mondial, a reporté jusqu'au 1er octobre les enregistrements de producteurs désireux d'exporter, ce qui "réduit encore le groupe de sources disponibles", ont indiqué ces analystes. Ce développement intervient "quelques semaines seulement après que le cinquième exportateur mondial, le Brésil, a vu ses prix exploser à des niveaux prohibitifs, mettant même récemment en place un quota d'importations dispensées de taxes de 1,1 millions de balles", ont-ils ajouté. Dans le même temps, la politique d'exportation de l'Ouzbékistan, touché par la sécheresse, restait "largement incertaine" et l'Australie, quatrième exportateur mondial, ne devait venir soulager les tensions sur le marché qu'au deuxième trimestre avec sa nouvelle récolte. "Les États-Unis sont actuellement la seule chaise solide sur laquelle s'asseoir", ont conclu les analystes. Les ventes à l'exportation des États-Unis se sont révélées florissantes avec 588 200 balles pour la campagne 2010-2011 et 256 000 balles pour 2011-2012, selon le relevé hebdomadaire du département américain de l'Agriculture. Les importations entre janvier et août de la Chine, plus gros consommateur et importateur mondial, "pourraient se monter à (...) un niveau deux fois supérieur à celui de l'année dernière, quand les importations de coton étaient très faibles sur fond de récession mondiale qui affectait la demande de la Chine", a noté Sudakshina Unnikrishnan, de Barclays Capital. Dans le même temps, la récolte chinoise a elle-même été affectée par des températures trop basses et des pluies trop abondantes, ont rappelé les analystes de Commerzbank. L'indice Cotlook A, moyenne quotidienne des cinq prix du coton les plus faibles sur le marché physique dans les ports d'Orient, valait vendredi 105,90 dollars, contre 99,30 dollars la semaine dernière.