Les cours des matières premières alimentaires se sont repliés cette semaine, pâtissant d'un désintérêt des investisseurs spéculatifs sur fond de crise budgétaire en Europe, mais sont parvenus à limiter leurs pertes du fait de tensions persistantes sur l'offre. Ainsi, les cours du café ont légèrement baissé cette semaine, s'éloignant des sommets atteints deux semaines auparavant, souffrant d'un désintérêt des investisseurs spéculatifs, malgré des tensions persistantes sur l'offre. Portés par un accès d'inquiétudes sur l'approvisionnement mondial, l'arabica avait atteint 221,45 cents la livre à New York le 10 novembre, un record depuis 13 ans, et le robusta était monté la veille à 2098 dollars la tonne à Londres, un sommet depuis deux ans. Ces craintes restaient cependant présentes sur les marchés: le Brésil, le plus gros producteur, devrait connaître une récolte faible, "qui devrait de plus être affectée par la sécheresse de ces derniers mois", avertissaient les analystes de Commerzbank. De leur côté, le cours du sucre s'est stabilisé, tiraillé entre une baisse de l'intérêt des investisseurs spéculatifs et des inquiétudes persistantes sur l'approvisionnement mondial. Les risques d'une contagion de la crise budgétaire irlandaise, qui a fait appel dimanche à une aide de ses partenaires européens et du Fonds monétaire international (FMI), plombaient l'engouement des investisseurs spéculatifs. En outre, des conditions météorologiques défavorables continuent en effet de perturber la production au Brésil, en Thaïlande, en Australie et en Inde, observaient des analystes. Ces inquiétudes avaient poussé le 11 novembre les prix du sucre jusqu'à 33,39 cents la livre à New York, un nouveau record en 30 ans, et le 9 novembre jusqu'à 812,90 livres la tonne à Londres, un record depuis le lancement du contrat à terme pour le sucre sur la place britannique en 1987. Du côté du cacao, les cours de la fève brune ont mis un terme à leur rebond cette semaine, pliant légèrement sous le poids de perspectives d'une récolte abondante pour la saison 2010/2011, et d'exportations solides en provenance de Côte d'Ivoire, le premier producteur mondial. "Les niveaux de cacao livrés dans les ports ivoiriens dépassent les niveaux de l'année précédente" en novembre, a rapporté la revue spécialisée The Public Ledger. Ces chiffres confortaient ainsi les attentes d'une offre abondante pour la saison en cours, qui a débuté en octobre. En outre, "la récolte brésilienne connaît des débuts robustes, (...) à des niveaux plus vus depuis le milieu des années 1990", ont relevé Kona Haque et Alex Bos, analystes chez Macquarie. Cependant, les experts s'accordaient à prôner la prudence avant le deuxième tour des élections législatives aujourd'hui en Côte d'Ivoire, craignant des tensions politiques qui pourraient entraîner des perturbations dans l'approvisionnement. Notons que de leur côté, les prix du coton ont poursuivi leur correction pour la deuxième semaine consécutive à New York, un repli soutenu par les inquiétudes pour la Chine, la zone euro et la Corée du Nord, et la hausse du dollar qui en a découlé. "Le marché était devenu une bulle à la recherche d'une aiguille. Il l'a trouvée sous la forme de développements macroéconomiques qui ont poussé certains fonds spéculatifs à passer à la caisse" après avoir parié à l'achat, ont souligné les analystes de Plexus Cotton. "D'abord, il y a eu la détermination de la Chine à mater ceux qui spéculent sur les matières premières et à combattre l'inflation. Ensuite il y a eu les craintes renouvelées d'escalade de la crise de la dette en Europe, qui ont eu pour conséquence un raffermissement du dollar, et, comme si cela ne suffisait pas, la Corée du Nord menace maintenant de déstabiliser l'Asie", ont-ils énuméré. L'indice Cotlook A, moyenne quotidienne des cinq prix du coton les plus faibles sur le marché physique dans les ports d'Orient, valait vendredi 148,10 dollars (pour 100 livres), contre 159,05 dollars la semaine dernière.